dimanche 10 février 2013
Notre réponse au rapport d'activités de la FGCI d'octobre 2012
Nous
répondons ci-dessous au rapport d'activités de la fraction de la Gauche communiste internationale d’Octobre 2012. Un élément de la conclusion du
rapport nous enthousiasme « … nous proposons à ceux qui nous sont les
plus proches, notamment les CIK, d'engager un processus de constitution d'une
nouvelle organisation après, bien sûr, des discussions approfondies et un
accord sur une plateforme de positions et des orientations communes. ».
Les
CIK trouvent logique voire
indispensable de commencer avec la FGCI un processus de discussion qui pourrait
éventuellement mener à une fusion entre les deux groupes.
Un des aspects de la conclusion de la réponse de
la TCI au rapport d'activités de la
fraction de la Gauche communiste ne peut aussi que nous enthousiasmer et
favoriser le regroupement des forces communistes internationalistes vers un des
pôles de regroupement.
« En
attendant, ce serait un grand pas en avant si vous pouviez participer à la
formation d'une organisation internationaliste basée sur des communistes
français qui pourrait agir comme un véritable noyau orienté, non seulement vers
le débat avec les internationalistes du monde, mais aussi vers la classe
ouvrière avec laquelle vous êtes directement en contact. »
Nous
convions les lecteurs et lectrices à lire le récent bulletin #10 de la FGCI
dont les articles suivants :
- Prise de position des CI-K sur le rapport
d'activités de la FGCI ci-dessous.
Janvier 2013
Très chers camarades,
Pour commencer, veuillez nous excuser pour le retard
concernant cette réponse à votre rapport d’activité. En effet, comme nous vous
l’avions déjà communiqué, au cours des dernières semaines, nous avons eu
beaucoup de difficultés à nous réunir à quatre et, par la suite, j’ai (Alex)
personnellement pris du retard à vous répondre. N’y voyez surtout pas un manque
d’enthousiasme de notre part. Au contraire, nous avons pris connaissance, avec
un grand intérêt, de votre document d’Octobre 2012 concernant le bilan de la
FICCI et de la FGCI des dix dernières années. À travers cette réponse de notre
part, vous nous verrez souvent revenir sur certains points : sur certains
constats, et prises de position. C’est que, comme vous, nous percevons
l’urgence de la situation politique mondiale, à la fois en ce qui a trait aux
attaques de la bourgeoisie qu’en ce qui concerne la réponse du prolétariat à
ses attaques, et l’opportunité d’y faire face en s’organisant différemment.
Aussi, commençons en vous exprimant que nous partageons
entièrement le préambule sur la nature et la nécessité du rapport d’activités
organisationnel. Comme vous, nous affirmons qu’une organisation d’allégeance
marxiste possède une histoire programmatique à laquelle elle doit se référer si
elle se veut réellement dialectique. Ceci implique effectivement un réexamen et
un retour critique sur les activités politiques de l’organisation afin de
dégager les positions programmatiques prolétariennes des éléments qui lui sont
étrangers ; car, bien sûr, aucune organisation révolutionnaire n’est à l’abri
d’une pénétration de l’idéologie bourgeoise en son sein. Nous l’avons
d’ailleurs, à un degré plus ou moins important, expérimenté au cours de l’année
2011, lorsque fut produit le document « Contribution à un état des lieux de la
GCI », un combat qui fut néanmoins, à plusieurs égards, salutaire !
En effet, à un certain moment, nous avons même caressé
l’idée de se fractionner. Dans les faits, nous avons évité une situation bien
pire car la fraction aurait probablement entraîné l’éclatement de notre groupe
vu le peu d’expérience politique que nous avons concernant cette question. Nous
pouvons cependant dire avec fierté que nous avons su éviter tout ceci en
restant unis malgré les divergences presque acerbes qui sont survenues, en
maintenant fortement le cap sur le débat, la critique… Pour finalement
entreprendre le repositionnement interne des CI-K. C’est donc une expérience
qui nous est chère et dont nous nous revendiquons entièrement malgré ce détour
effectué vers le marais de la Gauche Communiste (Controverses, IPPI, IOD).
Notre « Retour Critique », bien qu’il ait relativement soulevé moins de
discussions, nous a permis de remettre les pendules à l’heure et d’appréhender
plus clairement ce que représentent actuellement le véritable camp prolétarien
et notre rôle dans celui-ci.
Nous faisons donc nôtre cette formulation de votre part :
« Toute organisation communiste est responsable de son
histoire et doit l'assumer devant le prolétariat. »
Et ensuite :
« Même pour un tout petit groupe comme le nôtre, la
nécessité de tirer des bilans et de tracer des orientations d'activités à
partir de ces bilans s'impose ; aussi disproportionné ce travail et cet effort
puissent apparaître à première vue par rapport à nos forces. »
C’est sur quoi nous avons travaillé avec acharnement au
cours de l’année 2011, tout en réussissant à maintenir une activité
d’intervention au sein de certaines luttes, et ce malgré les divergences et
tiraillements d’ordre politique à l’intérieur du groupe causé par le document «
Contribution ». Nous y reviendrons souvent mais nous
pensons, jusqu’à un certain point, que le travail accompli peut s’avérer un
exemple pour les autres groupes qui composent à la fois le marais de la Gauche
Communiste, et la Gauche Communiste historique ; en ce sens où, actuellement,
parmi les groupes de la GC, les désaccords semblent davantage poindre en
direction des ruptures et scissions plutôt que vers l’émergence de discussions
internes et de tentatives de clarification devant l’ensemble du prolétariat.
C’est donc avec sérieux que nous considérons l’avenir des CI-K et que nous
continuons à intervenir avec assiduité au sein des luttes et mouvements qui
apparaissent ici et là. Par exemple, dimanche passé, le camarade RJ a donné une
conférence sur la crise économique actuelle devant une vingtaine de personnes
et a reçu un bon accueil, malgré le décès récent (dans la même semaine) de sa
mère. Bref, nous pensons composer solidement avec nos maigres forces.
Sur l’héritage de la FICCI, de la FGCI, et la défense
du CCI.
Nous continuons de considérer l’apport programmatique du
CCI comme possiblement le travail le plus important jamais produit par une
organisation appartenant à la Gauche Communiste, avec bien sûr celui de la
fraction italienne autour de Bilan. Nous constatons malgré cet apport (lequel devrait être
un véritable char d’assaut contre la dérive opportuniste) une confusion
grandissante face aux interventions du CCI au sein du prolétariat. C’est dire à
quel point une organisation quelle qu’elle soit n’est jamais à l’abri d’une
vague opportuniste, d’une trahison, et de la contre-révolution. Pour nous qui
nous sentons plus près de la plateforme du CCI, nous constatons avec regret les
divers traumatismes qu’a expérimenté l’organisation au cours des dernières
années en commençant par le départ de la FECCI, par la suite l’affaire JJ, et
ensuite par les activités du CCI dirigés contre la FICCI.
À cet égard, nous pensons que le travail politique mené
par la FICCI a porté fruit devant l’Histoire, sans toutefois malheureusement
empêcher le CCI de continuer son chemin vers l’opportunisme ambiant qui accable
les organisations appartenant à la Gauche Communiste (Note). Pour l’Histoire du
mouvement révolutionnaire, pour le redressement du CCI également, il aurait été
légitime que les activités de la FICCI se poursuivent sans relâche afin de
maintenir la véritable continuité du CCI en parallèle. Malheureusement,
l’éclatement de la fraction en 2010 est considérablement venu affaiblir son
action politique. Malgré l’analyse que vous avez produite et que nous
partageons concernant la dérive du CCI des dix dernières années, rien n’est
encore perdu pour celui-ci. Le travail de la fraction a été mené jusqu’où il
pouvait l’être dans les circonstances, avec acharnement, conviction, et brio.
La constitution de la FGCI – avec son mandat de poursuivre
à la fois le travail de la FICCI tout en s’ouvrant encore davantage aux autres
groupes du Milieu Politique Prolétarien – s’avère une tâche énorme pour les
forces qui la constitue, particulièrement avec la situation de Ldo qui ne
semble plus vouloir s’impliquer dans celle-ci.
Vous mentionnez dans le Bulletin no. 13 et dans votre
rapport :
« Depuis que nous avons décidé d'ouvrir nos bulletins
internes à l'ensemble du milieu politique prolétarien, organisations et
contacts, sympathisants de ces dernières, nous
considérons que notre espace de discussion interne ne
se limite plus au seul CCI mais à l'ensemble du milieu politique qui devra être
le facteur actif et déterminant de la construction du futur parti communiste
mondial. Nous estimons que les questions soulevées par la crise du CCI, sa
dérive opportuniste, intéressent et "appartiennent" à l'ensemble des
composantes de ce milieu. Par ailleurs, si nous estimons être encore dans la
phase de "fraction interne", de "redressement", du CCI avec
sa méthode et ses exigences politiques bien précises, nous avons aussi la
responsabilité de suppléer aux responsabilités que le CCI abandonne, tel le
combat pour l'unité et la défense de la Gauche communiste. »
Comme vous nous l’avons souligné en note de bas de page,
nous partageons la même appréhension du milieu politique prolétarien et nous
percevons la Gauche Communiste en tant que totalité appartenant à une critique
historique, avant même qu’elle ne soit un courant divisé en telle ou telle
organisation. Par ailleurs, dans le contexte actuel (exacerbation de la crise,
montée des luttes prolétariennes, menace d’une polarisation des forces ennemies
vers la guerre, faiblesse d’une véritable intervention révolutionnaire au sein
de notre classe pour faire face à tout ceci), nous pensons qu’il est temps pour
vous de clore le chapitre de la fraction et d’entreprendre une nouvelle activité
en vue de renforcer nos rangs ; en vue de concentrer les activités de la FGCI
vers le regroupement des militants révolutionnaires autour d’une organisation
capable de diriger la lutte. Nous constatons avec vous :
« Aujourd'hui, à l'heure de ce bilan, notre fraction ne
compte plus formellement que deux camarades dont l'un est particulièrement
diminué au plan physique. Le travail concret, matériel si l'on peut dire, de
notre groupe ne repose plus que sur un seul camarade.
Cette situation n'est pas simplement due à des réalités
"objectives" personnelles. Certes, la dispersion des 3 camarades de
la fraction, l'un au Mexique, les deux autres séparés en France, certes les
difficultés personnelles respectives dont certaines sont réelles et importantes
- les conditions de vie du camarade au Mexique, la santé d'un des deux
camarades en France -, sont des éléments matériels qui ont rendu de plus en
plus difficile l'engagement politique de l'ensemble. Néanmoins, il ne fait
guère de doute que les événements, pression des campagnes anti-communistes,
absence de résultats immédiats - les contacts en général, le processus avec les
CIK, la lenteur de l'évolution de nos rapports avec la TCI, l'isolement relatif
aussi - ont participé d'entamer notre compréhension de nos orientations et
d'affaiblir surtout nos convictions politiques et militantes. C'est particulièrement clair
pour ce qui concerne notre camarade au Mexique. Ces deux dernières années,
l'engagement du camarade s'est réduit au point où le reste de la fraction ne
pouvait plus compter sur lui pour ses activités régulières qui se voyaient
ainsi particulièrement amoindries : la réalisation du bulletin, les discussions
internes, l'intervention en particulier vis-à-vis des contacts, relativement
nombreux au Mexique... Englué dans des difficultés d'ordre personnel et
quotidienne, notre camarade s'est progressivement désengagé et ne participait
plus que formellement et par intermittence à l'activité de la fraction. Ce mal,
la faiblesse de compréhension et de conviction, est pour l'essentiel, nous le
rappelons, le fruit de l'offensive idéologique de la bourgeoisie. »
Les CIM et les CI-K ont eux-mêmes connu leur moment de
découragement et nous sommes bien placés pour comprendre la situation du
camarade Ldo. Alex a bien failli démissionner au printemps 2010 face au
sentiment d’isolement politique. Luie a lui-même aussi dû prendre un moment de
répit à l’été 2011, et Réal a également offert sa démission lors de nos
discussions autour de la Contribution. Il va sans dire toute la pression que
subissent les organisations du prolétariat depuis le début des années 1990.
L’isolement n’aide en effet pas du tout.
Aussi, si on revient à nos moutons, l’abandon du travail
de fraction de la part de la FGCI ne signifie aucunement l’abandon de possibles
interventions – de possibles adresses – en direction des militants du CCI. En
effet, pour les CI-K, depuis notre retour critique sur la Contribution, la
Gauche Communiste à tendance partidiste, avant même d’être un agglomérat
d’organisations avec des divergences plus ou moins prononcées, est d’abord et
avant tout un corpus programmatique à défendre et à perpétrer contre toutes
dérives, attaques, et interventions étrangères. Qu’il faille défendre le CCI ou
le PCI ! Car, la Gauche Communiste n’a pas fait faillite et est bien malin
celui qui croit pouvoir prononcer sa fin.
Prenons le CCI, qui menace à tout moment d’abandonner le
terrain de classe : rien n’empêche un prolétaire de reprendre les positions de
l’organisation… Et d’en trancher les positions prolétariennes de sa dérive
opportuniste. Un peu comme les organisations qui naguère ont formé les
fractions de Gauche ont pu reprendre à leur compte les premiers congrès de la
Troisième Internationale.
À cet égard, rappelons que les CI-K ont dû faire un long
cheminement sur plus d’une année afin de comprendre les limites du camp
prolétarien, et de voir plus clairement les enjeux qui découlaient d’une prise
de position conciliatrice envers un groupe tel que Controverses. C’est
d’ailleurs grâce à vous que nous pouvons aujourd’hui dire que nous avons
échappé de peu au marais des organisations de la Gauche Communiste.
Vers un premier regroupement
Camarades, vous nous offrez un rapprochement et nous vous
offrons un regroupement. En effet, de part et d’autre (FGCI et CI-K), la
nécessité de se regrouper en une seule organisation nous semble à la fois un
devoir historique et une chance de pouvoir lancer un appel au sein du camp
prolétarien. Qui plus est, nous sommes déjà « proches » politiquement, passons
en vitesse supérieure, sans pour autant taire nos possibles divergences. Ce
travail de clarification politique entre nous se fait officieusement depuis
2005. Parce que vos responsabilités politiques étaient ailleurs (travail de
fraction), et qu’il n’était pas pertinent pour vous d’ouvrir vos rangs à
d’autres militants, nous n’avons jamais réellement parlé de regroupement que du
bout des lèvres, sans réelle suite. Si vous êtes d’accord, nous croyons qu’il
est temps d’officialiser ce rapport groupusculaire en autre chose qu’un rapport
serré de camaraderies, de signatures conjointes de propagande, ou d’ouverture
mutuelle de nos publications.
Les dernières années ont plongé les organisations
historiques de la Gauche Communiste à travers plusieurs crises : démembrement
du PCI ; crises (avec un « s ») majeures au sein du CCI ; crise du BIPR/TCI à
s’organiser efficacement avec l’apparition de groupes précaires et disparition
de ceux-ci sans plus ou moins de commentaires à ce sujet, groupe avec des interventions
inexistantes ou médiocres (B&P, GIO), scission IOD. Bref, le camp
prolétarien subit plus d’assaut qu’il n’en donne. Sans compter l’apparition de
groupe se revendiquant de la GC qui émettent soudainement un appel et retombent
immédiatement dans le silence (les Australiens, par exemple). Bien sûr, il n’y
a pas eu que des déceptions. La TCI et le CCI sont arrivés à intégrer de
nouvelles cellules ; mais il ne nous semble pas que l’écho ait véritablement
porté fruit. Le CCI continue sa pente descendante et la TCI ne semble pas avoir
une véritable capacité d’intervention internationale.
Il nous semble donc qu’une adresse en direction du camp
prolétarien est de notre responsabilité. Si le CCI se dirige lentement vers le
camp ennemi en semant la confusion à travers ses diverses interventions ; et si
la TCI n’arrive pas à trouver une dynamique pour devenir un pôle de
regroupement – parfois elle semble le vouloir ainsi (ex : RP no.59), parfois
non (ex : sa politique à notre égard) – ; alors pourquoi ne commençons
nous-mêmes pas à nous organiser ensemble pour travailler vers ce regroupement ?
Car en ce qui concerne nos deux groupes, nous nous
entendons déjà sur plusieurs points même si nous avons considérablement à les
approfondir entre nous.
Vous revenez, en effet, dans votre rapport d’activités,
sur des discussions entre le BIPR et la FICCI, des discussions sur la
conscience que nous avions prévu nous-mêmes d’entamer à l’intérieur des CI-K.
Malheureusement, nous n’en avons débattu qu’en surface. C’est une discussion
que nous pourrions d’ailleurs mener avec vous, bien que nous puissions à
l’avance entrevoir une entente à ce sujet : aucun de nous n’est conseilliste ou
bordiguiste. Cependant, ce n’est pas tout de l’affirmer ainsi, il faut en effet
mener plus loin le débat.
Par ailleurs, en ce qui concernant l’héritage de la Gauche
italienne partidiste, nous pouvons vous dire avec plus d’assurance qu’il est la
principale référence des CI-K en ce qui concerne ses prises de positions
programmatiques, et ce même si nous considérons la tendance communisme de
conseils, devenue conseillisme, comme appartenant également à l’histoire de la
Gauche Communiste malgré son abandon d’un des principes marxistes que
représente l’organisation de l’avant-garde révolutionnaire en parti de classe
international.
Pour ce qui est de la conception organisationnelle de type
fédéraliste de la TCI, nous en partageons entièrement la critique car nous en
subissons nous-mêmes les contrecoups face au GIO. Nous considérons la
centralisation du CCI comme étant plus efficace, moins problématiques, et ce
même s’il y a toujours danger de voir un exécutif de manoeuvrier s’emparer des
rênes de l’organisation comme c’est le cas présentement au sein du CCI. Si
certains militants ont pu prendre la direction de la sorte, c’est donc dire à
un certain point que le travail d’autoformation des cadres organisationnels n’a
pas su répondre aux besoins opérationnels d’une telle organisation. En effet,
autant qu’il soit possible de le faire, les cadres d’une organisation marxiste
doivent se développer d’une façon assez uniforme pour, à la fois se relayer les
tâches ; pour rester vigilant par rapport aux interventions de celle-ci (afin
que ses prises de position demeurent fermement sur le terrain de classe) ; et pour
garder un oeil sur les opérations des comites exécutifs. Les errements
programmatiques récents du CCI peuvent ainsi laisser à penser qu’une relève peu
aguerrie aux positions originelles de l’organisation est présentement à
l’oeuvre et peu encadrée par les militants avec plus d’expérience. Cependant,
nous ignorons le fonctionnement d’autoformation interne du CCI et nous ne
pouvons nous prononcer d’avantage à cet effet.
Poursuivons :
Comme vous, nous nous revendiquons des analyses
fondamentales du CCI – avant sa période de liquidation – et du marxisme quant à
l'alternative "guerre impérialiste ou révolution prolétarienne" et
nous défendons la notion de cours historique telle que le CCI l’a définie et
précisée dans les années 1970-1980. Nous partageons ainsi avec vous ce constat
que le cours historique est aux affrontements de classe et qu’il y a un manque
à gagner quant à l’organisation du prolétariat face à la fois aux affrontements
en cours mais également et surtout face aux affrontements à venir (menace d’une
guerre globale).
Aussi, il nous semble plus que pertinent de reprendre à
notre compte cette affirmation de votre part et d’en profiter pour souligner le
bien-fondé d’une fusion entre nos deux groupes :
« Pour toute organisation communiste, l'intervention en
direction de la classe– publications, tracts, communiqués, etc... – dans la
situation historique, dans les luttes ouvrières évidemment mais pas uniquement,
est une dimension centrale de son activité quelle que soit sa taille et son
influence immédiate. Elle doit être une préoccupation permanente que seules les
conditions concrètes de sa réalisation – état réel des forces militantes,
rapport de forces entre les classes, degré de répression de la classe ennemie
et de son appareil d'État déterminé précisément par ce rapport de forces –
peuvent limiter l'ampleur et l'intensité.
En lien et en cohérence avec notre vision de la
construction du parti, en particulier en concordance avec la compréhension que
tout groupe communiste doit se constituer comme une organisation internationale
et centralisée,
comme un embryon de parti communiste, l'intervention doit être internationale
et historique ce qui n'exclut pas, et même au contraire, favorise sa
déclinaison indispensable aux plans immédiats et locaux en fonction des
circonstances. Croire que l'intervention décidée, et donc que l'effort et même
le combat politique pour sa réalisation ne sont que pour le parti de demain du
fait de la faiblesse à la fois des luttes ouvrières et des forces militantes,
de leur influence dans la classe – à quoi bon se mobiliser et fournir autant
d'efforts pour diffuser quelques milliers tracts qui ne changeront rien à la
situation puisque « personne ne nous lit » ? – tourne le dos aux
responsabilités de l'avant-garde politique du prolétariat. À leur tour, ces
réticences, hésitations, doutes – expressions d'une mauvaise compréhension du
rôle de la conscience de classe dans la lutte des classes, en particulier
expressions de concessions politiques aux visions anti-parti et a-politique
propre au courant politique opportuniste que Lénine définissait comme «
l'économisme », que nous qualifions aujourd'hui de « conseillisme » – viennent
renforcer et aggraver le manque initial de conviction militante et l'affaiblir
encore plus. C'est aussi sur ce plan que se manifeste « le danger du
conseillisme » tel que l'avait défini le CCI dans les années 1980 (cf. Revue
internationale 40 : La fonction des organisations révolutionnaires : le danger du conseillisme) et tel qu'il s'exerce au sein même du camp prolétarien et de
ses organisations politiques. Dans ce sens, sur le plan de l'intervention «
extérieure » tout comme sur le plan du fonctionnement « interne » – voir la
première partie sur pourquoi un rapport ? – nous nous revendiquons d'une méthode
de parti, y compris pour un tout petit groupe comme le nôtre. »
Les CI-K considèrent également :
« que la question du regroupement des révolutionnaires
ne peut se poser que dans le cadre théorique et politique de la Gauche
communiste et des partisans du rôle fondamental, indispensable, essentiel,
crucial, du parti communiste comme avant-garde et direction politique du
prolétariat. De ce fait, toute la mouvance "conseilliste" ne peut que
s'opposer au processus vers la formation du parti et se faire objectivement le
relais des thèmes idéologiques et politiques de la bourgeoisie. »
C’est également dire que la seule perspective de
regroupement pour les CI-K, malgré les difficultés présentes d’ordre
conflictuel, se veut actuellement la Tendance Communiste Internationaliste.
Il est également important pour nous de noter qu’en ce qui
nous concerne, ce regroupement ne se veut aucunement opportuniste puisque, si
on fait le bilan du rapport entre nos deux groupes, nous pouvons dire que nous
nous répondons depuis bientôt 8 ans – dans les accords (interventions
conjointes) et les critiques (la Contribution) – ; que nous partageons
essentiellement les mêmes positions programmatiques (héritage italien,
plateforme du CCI originelle) ; et que nous avons déjà su intervenir d’une
seule voix par le passé. De même, malgré les divergences que nous avons pu
avoir avec vous (certaines critiques de nos tracts, brochures, ou de façon plus
importante nos errements politiques quant à la « Contribution »), nous sommes
toujours restés liés, et nous avons continué de défendre l’esprit de la FGCI
(notamment face à Internationalist Voice). Il nous semble donc logique voire
indispensable de commencer avec vous un processus de discussion menant à notre
propre regroupement, en vue d’intervenir plus efficacement à la fois au sein
des luttes prolétariennes qu’en direction du camp prolétarien (CCI, TCI)!
Si vous êtes d’accord, nous pourrions mettre en place un
premier plan de travail et un échéancier à cet égard, ainsi que les modalités
dans lesquelles s’opéreront ces deux termes.
Fraternellement,
Les CI-K
Note : Une parenthèse à ce sujet, nous considérons
qu’il y a toujours un véritable courant révolutionnaire dont la dénomination
est Gauche Communiste, qui se revendique des apports programmatiques successifs
issus des fractions de Gauche de la Troisième Internationale et qui pige ses
racines à la fois dans la Gauche italienne et dans la Gauche
Germano-Hollandaise, contrairement à la Tendance Communiste Internationaliste
qui ne semble maintenant qu’endosser la dénomination « communiste
internationaliste ».
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Salutations révolutionnaires,
RépondreSupprimerInternationale Six met à la disposition des CIK et de la FGCI ses statuts et ses positions programmatiques en vue de la création d'une organisation commune que nous appelons à être le Nouveau Parti Révolutionnaire International.
Internationale Six cautionne toute discussion vers une centralisation large mais souple parmi la gauche communiste qui refuse les dérives du CCI et constate l'effondrement du PCint.
Pour statuts et positions en vue du NPRI:
internationale.doomby.com
2+2 = 4, projet politique = 0
RépondreSupprimerVotre enthousiasme pour le « rapport d’activités » de la « fraction avant » montre que vous êtes déjà sous l’emprise de deux individus mégalomanes. Il est vrai que vous n’êtes, vous aussi, que deux. Les deux en question, nommons les "fraction avant" (sans les confondre avec Citroën) se permettent de faire un soi-disant rapport d’activités comme s’ils étaient un congrès de 1000 personnes. L’activité « de masse » est l’activisme limité et les correspondances personnelles de l’un, quand l’autre impotent, victime d’une étrange maladie, se prend pour la résurrection de M.Chirik. Les deux compères vous font la leçon doctement, pour ne pas dire dogmatiquement, car le premier a vu enfler ses chevilles après avoir passé plusieurs années au comité central du CCI, il est par conséquent mandaté éternellement comme grand manitou du prolétariat. Ladite fraction qui a dû plafonner à cinq ou six a mué, suite au caca nerveux des autres, en un couple mégalomane, toujours plus capable, plus savant que tout le milieu maximaliste "regroupé" idéalement. Sachez qu’en psychologie : Côtoyer un vrai mégalomane implique donc que l’on consente à s’effacer. Il se veut sans faille. Pas question de lui rappeler qu’en tant qu’être humain, il est nécessairement faillible ; et en politique, le mégalomane dit toujours « nous », nous pensons que… il serait fort dommage que vous ne pensiez pas comme nous… etc., mégalomanie héritée bien sûr de Chirik et du CCI dans les brumes des « années de vérité ».
suite de 2+2 = 0
RépondreSupprimerPlutôt péteux, mais courageux par écrit, le couple de la « fraction avant » peut faire le malin pour ceux qui le lisent à 5000 kilomètres, mais ils ne sont pas capables de dialoguer avec ceux qui habitent à trois kilomètres de chez eux. Ils n’ont jamais répondu à mes coups de fil ni aux courriers de plusieurs sympathisants en France qui souhaitent – évidemment – la création d’un groupe maximaliste solide, et y participer. Pour être un socle politique solide, pour jeter les jalons d’une organisation il faut « être hardi » comme disait Lénine. Attention je ne dis pas qu’ils sont malhonnêtes ni des brigands, mais la pureté de leur dogmatisme organisationnel ne vaut pas mieux que la mégalomanie de plus en plus anti-marxiste du CCI. La « fraction avant » n’est même pas dégourdie et ressasse les mêmes analyses désuètes et répétitives qu’à l’époque où ils ont été chassés de la secte CCI. La dernière fois que j’ai côtoyé le grand chambellan de cette « fraction avant », remonte à dix ans, alors nous étions plusieurs à être venus défendre "physiquement"le nommé Michel Olivier face à l’action de récupération du matériel par un groupe de vieillards du CCI (qui ne savaient qu’on était plus nombreux qu’eux à les attendre à l’étage au-dessus, s’ils avaient fait les cons). Mais il est vrai que je leur fais peur et je sens le gaz… pour avoir travaillé 35 ans dans cette industrie sans doute.
Bien qu’ils partagent les mêmes bases politiques pour analyser ou prendre position sur les événements que « nous », pardon « moi », le couple « fraction avant » s’est royalement planté avec son obstination et sa prétention à « redresser le CCI » pendant les années de son deuil de l’expulsion; et quelle bêtise de bègue que de s’intituler fraction alors que le CCI n’a jamais été un parti et n’a jamais conduit un mouvement de masse du prolétariat. Les prises de position des "nous" sur les événements bourgeois sont souvent erronées, loufoques, sauce de raisonnement dogmatique froid sur des bases mégalomaniaques qui révèle surtout la rigidité psychique du principal rédacteur au kilomètre qui se croit en représentation congressiste permanente, pas loin non plus donc de la paranoïa qui habite le couple dictateur du CCI actuel.
Vous êtes enchantés de vous regrouper à quatre, en arguant de votre accord depuis longtemps avec les bases programmatiques originelles du CCI, et la « fraction avant » veut bien de vous à condition que vous vous soumettiez à elle comme « centre » de commandement, d’orientation et de sujétion hiérarchique, ainsi pourrez vous espérer accéder au statut de soldats fondateurs.
Non pas que je veuille moquer votre souci permanent du regroupement des forces maximalistes éparses, je vous souhaite seulement de vous méfier de votre naïveté et de combattre toute mise en demeure dogmatique « fraternelle », à la Lénine ou Chirik, qu’elle provienne de TCI ou de la « fraction avant ». La morgue du théoricien praticien, çà ne prend plus.
Jean-Louis Roche (modeste serviteur du Prolétariat Universel)