Note des CI-K: Quelques jours à peine après la manifestation, le PQ lançait un programme d'austérité contre les assistés sociaux.
lundi 4 mars 2013
Se relever pour gagner
Nous avons obtenu le tract ci-dessous d’un
sympathisant du GIO lors de la
manifestation étudiante du 26 février à Montréal. Par sa publication sur notre
blog, nous voulons montrer notre total accord avec son contenu. Il est publié
tel quel.
Les communistes internationalistes Klasbatalo
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Il y à
peine plus d’un an, la plus grande grève étudiante de l’histoire du Québec
éclate. Cette grève fut aussi le premier mouvement soutenue et massif contre
les mesures d’austérité causées par la crise des subprimes de 2008. Cette
mobilisation exemplaire au niveau de la combativité de sa base, a créé un crise
quasi sans précédent dans l’histoire de la société québécoise. Elle a aussi
démontré les limites du mouvement étudiant et celle de tout mouvement isolé ou les illusions réformistes conservent
leur emprise sur les militants et militantes.
Cette
grève a été une gigantesque école de la lutte des classes pour des milliers de
personnes.
En luttant, on a découvert la
violence policière, le mépris des institutions bourgeoises, surtout des médias
capitalistes, les tribunaux appliquant la « justice » de classe, et
l’arrogance des bourgeois eux-mêmes! Certains et certaines d’entre vous se
rappellent surement avec quel cynisme, des petits gosses de riches ont imploré
l’intervention de la police pour pouvoir aller à « leurs cours »;
comment des politiciens et des petits carriéristes ont pris six mois de
sacrifices et les ont vendus pour s’acheter une chaise ou poser leur cul au
parlement, comment des « chefs » ont joué les stars grâce à nos
blessures et à nos nuits sans sommeil. Cette grève nous a appris cela certes,
mais elle nous a aussi fait connaître le courage des matins gris sur les lignes
de piquetage. Elle nous a aussi révélé toute la force de la foule dans les
actions et les manifestations, lorsque nous avons fait comprendre à maintes
reprises aux chiens de l’État que, oui, on était capable de se défendre. Nous
avons aussi appris à frapper le portefeuille des bourgeois en bloquant ports,
banques et ponts. Nous avons appris ce que c’est de s’organiser, de voir la
solidarité dans les yeux de centaines de travailleurs et de travailleuses,
prendre la rue à nos côtés, casseroles en mains. Certain-ne-s ont même voté le
principe d’une grève illégale dite « sociale », pour nous appuyer (ce
sont les bureaucrates syndicaux qui les ont empêché). Cela a gonflé nos
poitrines de savoir que c’était nous, et pas Léo, ni Martine, ni même Gabriel,
qui avions donné courage à ces prolétaires, nos frères et nos sœurs de classe.
Nous avons vu ces mêmes travailleurs et ces même travailleuses s’organiser en
assemblées autonomes de quartiers, en réseaux et en comités pour nous appuyer.
Aussi, nous avons bloqué la hausse libérale, on s’est « calissé » de
la loi spéciale, on a bloqué les coupures dans les cegeps et on a gagné une
augmentation des prêts et bourses. Nous avons même gagné que lors de cette
triste farce qu’est le Sommet, une hausse massive des frais de scolarité soit
probablement complètement écartée. On est battu-e-s, on a arraché-e-s chaque
gain avec notre courage et nos tripes, on pourrait presque dire qu’on a gagné…
Mais.
Malheureusement,
la grève a eu une fin peu glorieuse. Bien entendu, la masse étudiante était
fatiguée et les militants et les militantes terriblement juridiciarisé-e-s.
Cela a contribué à mettre fin à la grève. Pour beaucoup d’éléments radicalisés,
la raison de l’échec de la grève, de la menace plus que palpable d’indexation,
de l’implantation de l’assurance qualité, de l’absence de perspectives
politiques claires à la fin de la lutte est dû à la récupération électorale. La
victoire à la « Pyrrhus » ne serait dû qu’à un état-major qui aurait
trahi. Certes les coups de poignard des bureaucrates syndicaux, qui ont fait
avorté la grève sociale, ou ceux des sociaux-démocrates et des nationalistes de
« gauche », qui ont saboté la lutte pur mieux briller aux une, ont
tué la grève, mais il y a d’autres raisons. Si nous avons perdu, les seuls
coupables c’est nous autres. Si la grève que nous avons tant mobber, organisé
et radicalisé s’est réduite en cendre pour servir des basses manœuvres
électoralistes, c’est parce qu’on s’y est laissé prendre. Pourquoi le
chauvinisme d’Option Nationale et du Parti Québécois et la sociale démocratie
de Québec solidaire sont-ils les grands gagnants de la lutte? Tout simplement
parce qu’ils et elles se sont organisé-e-s. Nous avons rien eu de mieux à faire que
d’accuser les réformistes d’agir en réformistes. Nous sommes tombés dans
l’idéalisme, dans la croyance que le mouvement étudiant, interclassiste,
idéaliste et libéral était un terrain ou l’on pouvait gagner par notre simple
présence. Nous sommes tombés tête première dans la Gueule du loup du « life
style » libertaire; préférant l’adrénaline du cassage de vitrines à celui d’un
long et patient travail de jonction à la base avec le reste de la classe ouvrière.
Nous avons plaidé la diversité des tactiques plutôt que l’unité d’action. Nous
avons beaucoup parlé de démocratie « directe » détachée de son contexte
sociale, plutôt que de préparer l’affrontement direct avec l’État bourgeois.
Nous avons malmené les fédérations étudiantes, plutôt que d’expliquer où menait
le concertationnisme. Nous avons critiqué des idées d’oppression, ce qui est
souvent nécessaire au cœur de la lutte, mais trop peu à leurs bases
matérielles. Nous avons parlé, et nous parlons encore d’éducation « humaniste
», « non-marchande », alors que nous savons pertinemment qu’une telle éducation
ne serait possible que sous le socialisme.
Arrêtons de nous nourrir de chimères. Nos
futur-e-s boss sont dans nos AG, nos futur-e-s députés dans nos comités de
mobilisation. Les concierges de nos établissements ont souvent plus de
potentiel de lutte que plusieurs des personnes qui sont dans nos classes. Nous
avons souvent peur des étudiants et étudiantes en techniques, qui peuvent se
montrer frileux face à des revendications qui ne semblent pas les affecter,
plutôt que d’essayer de les joindre. Nous avons besoin d’organisation, d’un
programme de lutte, d’une discipline. Nous devons nous solidariser beaucoup
plus de la clase ouvrière dans ses luttes. Nous devons nous préparer à
affronter la classe bourgeoise dans son ensemble, pas juste la « droite », pas
juste le PQ. Nous avons amèrement constaté le cul de sac où nous a mené le «
parti des urnes et de la rue» qu’est QS. Nous sommes en guerre, il serait temps
d’agir en conséquence.
Pour plusieurs camarades, aujourd’hui c’est le début de
la lutte contre l’indexation. Nous devons aller plus loin. Aujourd’hui, doit
être le début d’un vrai mouvement contre l’austérité. La lutte contre l’odieuse
réforme de l’assurance-chômage ainsi que la lutte contre toutes les autres
mesures de compression des divers paliers de l’État doivent être menées à bien.
D’ailleurs, le Parti Québécois [Note des CI-K] attaquera sûrement les travailleurs et les
travailleuses du secteur publique lors des prochaines négociations des
conventions collectives. Une opposition de classe doit être construite contre
l’austérité capitaliste. Ce ne seront ni les partis réformistes, ni la
bureaucratie syndicale, ni la fausse opposition des nationalistes qui pourront
le faire. Nous devons nous organiser ensemble, peu importent nos secteurs
d’activités, au sein de structures autonomes de la bureaucratie. C’est
pourquoi, je fais le choix de joindre une organisation communiste,
révolutionnaire et internationaliste. Nous voulons abattre un système qui nous
enlève tout, jusqu’à notre futur. Nous savons que ses gestionnaires sont prêts
à tout pour le défendre. Le monde ne changera pas avec des consensus
préfabriqués et des demi-mesures. Nous avons besoin d’une révolution prolétarienne
internationale et pour la mener, nous avons besoin d’un parti de classe.
Un étudiant sympathisant du Groupe internationaliste
ouvrier (GIO)
Courriel du GIO: ca@leftcom.org
Note des CI-K: Quelques jours à peine après la manifestation, le PQ lançait un programme d'austérité contre les assistés sociaux.
Note des CI-K: Quelques jours à peine après la manifestation, le PQ lançait un programme d'austérité contre les assistés sociaux.
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