mercredi 28 mai 2008

Réponse à l’action des groupes gauchistes le 1er mai 08



Le capitalisme est notre misère...

Semons la confusion révolutionnaire !


La récente Journée Internationale des Travailleurs et des Travailleuses, le premier mai passé, nous fut servie sur un écoeurant lit de Procuste par les diverses organisations gauchistes qui polluent le milieu politique prolétarien de l’ensemble du Québec. En effet, tout un tas d’organisations libertaires provenant d’horizons éclatés (NEFAC, Anarkhia) s’unirent avec les maoïstes et autres staliniens (Parti Communiste Révolutionnaire, Carrefour Québec-Cuba) autour d’un tract extrêmement confus sensé représenter la colère des soi-disant « pauvres » et « opprimés » du monde entier, deux termes fourre-tout et vaporeux qui sont depuis toujours utilisés par la bourgeoisie – et qui ne représenteront jamais que des catégories sociales à géométrie variable ; deux termes, donc, complètement étrangers au marxisme et aux prolétaires…

Ainsi, tout au long du texte, il n’est jamais fait mention de la seule classe capable de mener à bien le projet révolutionnaire : le prolétariat ! L’autonomie du prolétariat face à la classe qui l’oppose – la bourgeoisie – est une condition sine qua non pour le développement de ses luttes vers le projet révolutionnaire communiste ; le seul projet historique, affirmons-le clairement, visant à mettre un terme final au mode de production capitaliste. Cependant, ici nous souhaitons mettre un bémol : nous ne doutons pas forcément d’une réelle volonté révolutionnaire de la part de certains individus composant ces groupes ; des individus qui n’auraient pas encore fait le bilan des luttes et défaites de la classe ouvrière depuis l’instauration d’un capitalisme d’état au cours des années 20 en Russie.

Cependant, il est essentiel de rappeler que les groupes ayant signé cet appel ne partagent pas la même vision de la lutte des classes, de « l’anticapitalisme », et surtout ils ne tirent pas les mêmes leçons historiques des combats menés par le prolétariat au cours des derniers siècles. En fait, la plupart de ces groupes sont ouvertement réformistes, crypto-réformistes, ou ne savent même pas qu’ils boivent à cet eau, en optant pour différentes formes de capitalisme (comme le capitalisme d’état stalinien du PCR et de Carrefour Québec-Cuba, ou le capitalisme autogéré de la NEFAC).

Rappelons aussi, encore et encore, que le capitalisme à visage humain n'existe pas. Pour le prolétariat, réparer les pots cassés du capitalisme en utilisant le capitalisme est une idée trompeuse et impossible. Le capitalisme est un système de classes basé sur la plus-value produite par notre classe. Il n’est pas question de parler de solidarité humaine comme le propose l’appel puisque ce monde est divisé en deux classes antagoniques qui s’affrontent quotidiennement. Le communisme n’a absolument rien à voir avec ces groupes puisque dans les faits, communistes ils ne sont pas ! En réalité, la seule classe sociale capable de transformer ce monde est le prolétariat, et l’internationalisme prolétarien en est une condition essentielle.

Les idées communistes, la perspective communiste, se diffusent seulement en travaillant dans les rangs du prolétariat et non pas en s’isolant dans des groupes de la gauche ou de la droite du capitalisme. Cette action aventuriste représente ainsi, dans les faits, une réponse bâclée et opportuniste aux conditions historiques d’isolement du gauchisme face à la classe. Ainsi, l’alliance avec ces groupes, dont les politiques (nationalisme, syndicalisme, autogestion capitaliste) sont clairement opposées aux intérêts du prolétariat, ne peut les mener qu’à un cul-de-sac opportuniste qui ne sert en fin de compte que les desseins de la bourgeoisie en semant la confusion – et toujours plus de confusion – au sein de notre classe.

En effet, toutes les alliances, fronts communs, fronts antifascistes, avec la gauche ou la droite du capital – et ipso facto avec des fractions de la bourgeoisie – ne peuvent aboutir, en dernier lieu, qu’au désarmement du prolétariat devant son adversaire en lui faisant quitter le seul terrain où il puise sa conscience et ses forces, c'est-à-dire son terrain de classe ! Tout courant politique qui tente de lui faire abandonner ce terrain en tentant de l’adjoindre à des intérêts qui lui sont contraires sert directement les intérêts de la bourgeoisie. Pour les marxistes, il ne sera jamais question de moindre mal. Le seul objectif qui soit valable est la transcroissance des luttes de classe vers, en premier lieu, la dictature du prolétariat ; et en second lieu, le communisme.
Camarades communistes, camarades révolutionnaires, sortez des rangs du gauchisme et rejoignez votre classe…

À bas les dictatures de partis !

À bas le frontisme et les fronts populaires !

Vive la dictature du prolétariat à l’échelle mondiale!

Des communistes internationalistes, Montréal Mai 2008

klasbatalo1917@gmail.com

jeudi 1 mai 2008

Fermetures d’usines, congédiements et suspensions, c’est ce que nous offre la bourgeoisie mondialement

Aujourd'hui, partout dans le monde, le capitalisme en crise multiplie ses plans de gestion économique qui se traduisent par des fermetures d'usines, des mesures de licenciements massifs, par des baisses de salaires pour ceux qui conservent leur emploi.. Essentiellement, par plus de misère pour notre classe, le prolétariat. Ceci sans parler des 2/3 de l'humanité que ce système maintient et laisse mourir dans la famine. Aujourd'hui, ici et là de par le monde, ce même capitalisme répand la barbarie sous toutes les formes possibles et imaginables : multiplication des guerres et des foyers de tensions interimpérialistes, propagation des actes de terrorisme sauvages et multiples - sans oublier les catastrophes dites "écologiques" de plus en plus nombreuses - occasionnant, tous les jours, des milliers de morts et de mutilés.

La classe dominante, avec l’aide de ses médias, s'évertue à justifier toutes ses politiques anti-ouvrières par les prétendues "nécessités impératives" d'une "mondialisation" idéologiquement fabriquée, de même qu'elle cherche à se dédouaner des atrocités quotidiennes qu'engendre son système en nous offrant en pâture des trous de cul locaux (Vincent Lacroix, Pierre Karl Péladeau et Conrad Black) ou en incriminant la fatalité et le "pas de chance".

Mais des ouvriers et des ouvrières résistent!

À Olymel de Vallée-Jonction, le vendredi 18 avril, suite à des mesures disciplinaires visant sept de leurs camarades, les ouvriers du secteur de la découpe ont débrayé massivement entraînant la paralysie de l’usine. Ils n’ont pas attendu le syndicat qui voulait soumettre à l’arbitrage les suspensions en s’accrochant à la convention collective d’une durée écoeurante de 7 ans. Aussitôt le chien de garde des boss, l’État, est venu à la rescousse par sa Commission des relations de travail qui a ordonné la reprise du travail et a jugé que la grève envisagée pour lundi était illégale. Malgré cela et le désaveu syndical de la grève, dans la soirée, les employés de l'usine votèrent à 78 % en faveur d'une grève illégale dès le lundi matin. Le résultat de leur action indépendante du syndicat : les mesures disciplinaires visant six travailleurs sont effacées. Le septième cas fera l'objet d'un arbitrage accéléré.

Ailleurs dans le monde, prenons aussi l’exemple de l’usine Fiat de Pomigliano dans le sud de l’Italie qui est paralysée par une grève. « Un comité ouvrier, formé indépendamment de l’appareil syndical, organise la mobilisation. Jusqu’au dimanche 13 avril, les piquets de grève ont été soutenus par 99% de la main d’œuvre. Le lundi 14 avril, les grévistes ont décidé de bloquer le passage des marchandises de manière à fermer entièrement l’usine. Le conflit porte sur le sort de 316 ouvriers qualifiés de «gênants» par l’entreprise qui a décidé de les donner en sous-traitance à un centre logistique qui n’est qu’une antichambre vers le chômage. Le blocage des camions se poursuivra tant que les 316 travailleurs n’auront pas été réintégrés dans l’usine. Le soutien et la solidarité active sont essentiels pour les grévistes qui maintiennent des piquets 24 heures par jour. » (Communiqué du Bureau International pour le Parti Révolutionnaire)

Ces deux luttes montrent clairement que la classe ouvrière n'est pas prête à accepter les sacrifices toujours plus importants que les capitalistes et leur État cherchent à lui imposer.

Attention aux fausses solutions !

Les deux luttes d’Olymel et de Fiat sont bien différentes de celle de Crocs de Québec et celle de la Golden Brand de Montréal. À Crocs, l’État par son ministre de « l'Emploi et de la Solidarité sociale », Sam Hamad, soutient que son ministère va tout faire pour orchestrer rapidement l'aide aux travailleurs et faciliter la recherche d'emplois tandis que le porte-parole syndical parle de projet de relance. Aucune mobilisation et isolement complet des ouvriers et ouvrières mais malgré l’absence de moyens de pression, la compagnie a préféré fermer l’usine quelques semaines plus tôt que prévu au cas où il y aurait de la résistance à la fermeture. À la Golden Brand quelque 540 ouvriers et ouvrières perdront leur emploi à cause d’un déménagement de son atelier de confection à l’étranger. Le niaisage comme le boycott des magasins Moores ne changera rien si ce n’est que de faire couper des postes dans ces commerces. Des politiciens comme Gilles Duceppe, chef du Bloc, sont venus se faire du capital politique sur le dos des prolétaires. Leur slogan « Buy Canada » mais ce qu’ils pensent en fait c’est « Sell everywhere ». Aujourd’hui c’est « Buy Canada » et demain ce sera « Défendons le Canada ou le Québec »… et tuons nos ennemis les ouvriers et ouvrières du Vietnam, de Chine, de Russie, de la Roumanie ou d’ailleurs lors d’une guerre mondiale qu’ils préparent. La concurrence capitaliste, les crises économiques se règlent toujours par des guerres avec des prolétaires de camps impérialistes opposés, qui sont obligés de s’entretuer.

Ouvriers, ouvrières nous n’avons pas à soutenir ces slogans nationalistes, nous sommes la majorité sur terre, c’est nous qui produisons la richesse mais qui ne contrôlons rien.

Nos luttes sont légitimes, mais sont-elles suffisantes pour faire reculer les exploiteurs ?

Pour que son combat soit efficace, la classe ouvrière se doit d'abord d'imposer un rapport de force à la bourgeoisie ; et, pour cela, il lui est nécessaire de multiplier ses luttes, de les étendre, au moyen de délégations massives, à d'autres usines, entreprises et secteurs, et de tout faire pour les unifier.

Entreprendre cela exige que les ouvriers prennent eux-mêmes en mains leurs luttes, à travers des assemblées générales souveraines et des comités de grève élus et révocables à tout instant, et ne s'en remettent plus aux syndicats qui ne sont plus, depuis longtemps, des organismes de défense des intérêts ouvriers. Bien au contraire ! C'est le chemin que doit nécessairement prendre le prolétariat pour défendre aujourd'hui efficacement ses intérêts immédiats et repousser les attaques répétées du capital. Mais c'est aussi le chemin qui lui permettra demain - par le développement de son combat et parce qu'elle est la classe révolutionnaire - de "partir à l'assaut du ciel" et de mettre à bas ce système qui, sans cela, ne peut mener l'humanité qu'à une nouvelle (et sûrement dernière) guerre mondiale.

DÉVELOPPONS ET UNIFIONS NOS LUTTES CONTRE LE CAPITALISME,

CONTRE SA LOGIQUE DE MISÈRE ET DE MORT

Des communistes internationalistes, à Montréal 1er mai 2008
email : cim_icm@yahoo.com
Adresse : CIM_ICM, C.P.55514, Succursale Maisonneuve, Montréal, QC H1W 0A1
et la Fraction interne du Courant Communiste International (Mexique, France)
Site web : http://bcommuniste.ifastnet.com/