samedi 13 février 2010

Charest et Godbout les toutous des capitalistes de l’amiante

En février, le premier ministre Charest, en Inde, a défendu les intérêts du lobby de l’amiante. Rappelons que l’amiante n’a rien d’un produit écologique. Pour les ouvriers qui sont mis directement en contact avec n’importe quelle forme d’amiante, c’est un produit dangereux qui a causé et continue de causer plusieurs maladies. Le danger de l’amiante se manifeste aussi lorsqu’il se dégrade : il produit alors des fibres qui se répandent dans l’air et pénètrent facilement dans le corps par la respiration. Les effets nocifs peuvent mettre des années à apparaître, souvent 20 à 40 ans après que la personne ait été exposé à l’amiante, mais des intervalles plus courts ou plus longs sont possibles. Les effets sont parfois bénins, mais peuvent aussi être graves, notamment sur les voies respiratoires (cancer du poumon, mésothéliome). Les producteurs assoiffés de profit ont causé par l’utilisation de l’amiante des milliers de morts dans le monde.

L’attitude de Charest ne nous surprend pas car comme tout représentant de l’état bourgeois, il défend la production capitaliste et dans ce cas-ci les producteurs québécois d’amiante. Son verni écolo au Québec ne sert qu’à amadouer les naïfs du lobby écologiste. Lors de sa démarche en Inde, il a trouvé un allié de taille dans le cadavre syndical Clément Godbout. Candidat du parti Québécois en 73, président de la FTQ de 1993 à 1998, membre du conseil d’administration de l’Institut du chrysotile depuis sa création en 1984 pour finalement en devenir le président en 2002. Le lobby de l’amiante a bien su le récompenser pour son travail de saboteur comme syndicaliste. Ce porte-parole de l’Institut du chrysotile, un organisme de défense des capitalistes canadiens producteurs d’amiante, a demandé aux ouvriers indiens de faire pression sur leur gouvernement pour obtenir des règles d’utilisation sécuritaire. Cet institut est tellement peu crédible que des spécialistes ont demandé que soit interrompu le financement de l'Institut, affirmant qu'il s'agit d'un «gaspillage de fonds publics» qui entache la réputation scientifique et morale du gouvernement ainsi que de la population canadienne et qui «expose des innocents» aux dangers de l'amiante pour leur santé. [1] L’Inde, en tant que puissance capitaliste émergente, base justement son économie sur de très bas salaire et un manque total d’encadrement de la santé et de la sécurité au travail : une exploitation écoeurante du prolétariat. Clément Godbout tend un bonbon empoisonné aux travailleurs indiens en les incitant à lutter seul contre les producteurs d’amiante. Demander des règles d’utilisation sécuritaire est selon la journaliste Rima Elkouri une attitude tout à fait hypocrite et irresponsable quand on sait que le Canada reconnaît qu’il est impossible de manipuler l’amiante en toute sécurité. [2] Clément Godbout continue toujours à japper comme il l’a bien appris quand il était syndicaliste: demander à des travailleurs de se battre secteur par secteur, isolés des autres secteurs et des autres pays.

Seule une lutte internationale de la classe ouvrière pourra mettre fin à l’utilisation de produits néfastes tel l’amiante.

Les communistes internationalistes de Montréal (CIM)