dimanche 3 mai 2009

En réponse à la mise au point du BIPR

Au Groupe Internationaliste Ouvrier (affilié canadien du Bureau International pour le Parti Révolutionnaire)
Chers camarades,
C’est avec la plus grande sincérité que nous souhaitons nous excuser suite à l’envoi de votre document « Le capitalisme n’a pas d’avenir – fini le temps des sacrifices », le 29 avril passé par un membre des CIM, à toute une série de contacts regroupés en liste de diffusion-courriels (des contacts que nous pouvions d’ailleurs avoir en commun).
Le tract envoyé de la sorte, bien qu’il fût clairement identifié au nom du BIPR, omettait malheureusement le nom du GIO et son adresse, remplaçant plutôt ceux-ci par le nom et l’adresse des CIM. Il s’agit d’une lamentable erreur d’ordre informatique de la part d’un membre du groupe. Cette erreur fait suite à la demande envoyée le 3 avril 2009 qui exprimait un désir par notre groupe de diffuser un document conjoint avec vous pour le Premier Mai.
En anticipant une réponse de votre part, nous en étions encore rendus à la préparation d’une édition conjointe de ce tract. La demande initiale faite à votre groupe ne consistait pas en ce texte. Il s’agissait plutôt du document « le problème c’est le capitalisme mondial ». Effectivement, lors de notre demande, aucun texte portant précisément sur le thème du Premier Mai 2009 n’était encore disponible de la part du BIPR. Aussi, le membre en question travaillait sur une édition (conjointe) du tract, découverte récemment lorsque par mégarde le document fut envoyé. Il croyait d’ailleurs avoir réussi à empêcher l’envoi de la liste de courriels en question. Malheureusement, ça n’a pas été le cas comme nous avons pu le constater par la « mise au point » faite par le Bureau.
Quelques jours auparavant, les CIM avaient d’ailleurs pris comme décision de ne pas diffuser de tracts du BIPR – ou n’importe quel autre matériel provenant de cette organisation – tant que nous n’aurions pas reçu de réponse de votre part. De même, si cela n’avait pas été le cas, si nous n’avions pas reçu, donc, de réponse du GIO, la décision qui fut prise à cet effet était de ne produire – ou de ne distribuer – aucun autre texte, quel qu’il soit, pour le Premier Mai.
Aussi, nous ne souhaitons en aucun cas véhiculer l’idée que les CIM sont affiliés d’une façon ou d’une autre au BIPR. Bien que nous nous estimions sympathiques aux idées de cette organisation; bien que nous adhérions à la majorité des positions et approches contenues dans sa plate-forme; nous tenons à rappeler officiellement que les CIM ne sont pas des sympathisants du Bureau International pour le Parti Révolutionnaire. Nous en sommes encore à l’état de discussion au sein-même de notre petit groupe autour des positions politiques aussi bien développées par le CCI… Que le BIPR ou le courant bordiguiste en général.
Par le fait-même, nous tenons aussi à vous rappeler que nous n’avons jamais tenté de nous faire passer pour les représentants du BIPR au Canada puisque nous avons redirigé certains contacts, ayant communiqué avec nous par le passé, directement vers le Groupe Internationaliste Ouvrier (votre seule filiation canadienne). Nous tenons aussi à vous signifier que nous continuerons de rediriger tous groupes ou individus cherchant à prendre contact avec votre organisation; de même que nous continuerons aussi de les encourager à se familiariser avec les divers éléments composant l’héritage de la Gauche Communiste.
Maintenant, nous en profitons également pour nous rétracter, et nous excuser auprès des camarades du GIO, au sujet de cette phrase qui a pris – avec raison – des proportions monstrueuses lorsque dans un échange avec la FICCI nous avions inconsidérément qualifié le GIO d’opportuniste et de repoussoir pour le BIPR et la Gauche Communiste en général. Ceci ne visait pas le groupe dans son ensemble mais bien une situation particulière (que vous connaissez d’ailleurs déjà et sur laquelle nous ne souhaitons pas revenir) dans laquelle pataugeait un de vos membres en particulier. Il n’a jamais été notre intention de dénigrer le BIPR ou un de ses affiliés. Nous prions d’excuser tout tort que cette phrase a pu vous causer et nous pèserons mieux nos mots dans nos prochaines publications ou échanges.
Nous comprenons donc la réaction rapide du BIPR avec sa « mise au point » face à l’erreur de notre camarade… Mais nous souhaitons qu’il comprenne lui aussi qu’il s’agissait bien et uniquement d’une erreur. Aussi nous espérons que vous reconsidérerez votre décision de nous interdire de diffuser vos publications, lorsque nous prendrons soin de mentionner toutes les coordonnées relatives au Bureau et à ses affiliés.
Dans tous les cas, la progression et le développement des luttes de classe actuelles, un peu partout dans le monde, face à la crise économique mondiale qui sévit présentement, ne peut qu’illustrer à quel point nos erreurs de communication sont secondaires dans cette conjoncture. À ce sujet, on ne peut mieux citer Jock (CWO) lorsqu’il affirme que : « La Gauche Communiste en entier doit se rattacher à la lutte de classe prolétarienne actuelle, où qu’elle se trouve, et pas aux petits débats qui sont souvent produits entre communistes. Exagérer ceux-ci hors de proportion est de l’idéalisme de la pire espèce [i]. » (Traduction libre).
Nous espérons par la présente mise au point des CIM avoir pu clarifier tout malentendu ou confusion et espérons qu’il n’y en aura plus à l’avenir.
Sincèrement et fraternellement,
Des communistes internationalistes de Montréal.
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[i] “The entire communist left has to relate to the actual working class struggle, wherever it finds itself, and not to the petty debates that are often manufactured between communists. To blow these out of proportion is idealism of the worst kind.”
Note: Le BIPR n'a jamais publié notre réponse sur son site web.