jeudi 28 mars 2013

Brochure Bilan: lutte étudiante et assemblée de quartier


Table des matières

Mouvement étudiant printemps 2012 

- Une crise économique internationale, des plans d’austérité drastique partout dans le monde                                     et… une hausse des frais de scolarité
- La lutte contre les frais de scolarité fait partie des luttes contre les attaques capitalistes sur                                           nos conditions de vie
- Le syndicalisme étudiant 
- Le mouvement étudiant s’isole et est isolé du mouvement ouvrier
- Grève sociale et les minorités étudiantes radicales
- La question de la violence
- Le début de la fin : le déclenchement des élections signe la fin du mouvement et son échec par la  grande participation des étudiants aux élections
- Le sommet sur l’éducation et continuation des mesures d’austérité

Les Assemblées Populaires Autonomes de Quartier : notre intervention dans les APAQ

- La démocratie accouche de la loi 78
- Le mouvement des casseroles : la classe ouvrière et les classes moyennes se solidarisent avec le mouvement étudiant
- Les illusions démocratiques et citoyennes du mouvement des casseroles
- Les casseroles semblent vouloir se donner une extension politique : création des APAQ
- Les APAQ appuient le mouvement étudiant, mais se mettent aussi à sa remorque
- L’autonomie selon les APAQ
- Les  luttes  de  tendances: le  localisme et l’individualisme anarchiste désorganisent  les  APAQ
- Fin de la vague de luttes, dérives autogestionnaires

Annexes

Appel aux révolutionnaires ou Appel à la gauche bourgeoise? (Réponse à Force étudiante critique)
Pour en finir avec le réformisme étudiant !
Le capitalisme est en faillite! Unissons-nous pour l’abattre!
Grève générale ou cirque électoral
« Mouvement Étudiant Révolutionnaire » : Mouvement petit-bourgeois réformiste
L’organisation du prolétariat en dehors des périodes de luttes ouvertes

La brochure est disponible à la coop du cegep Edouard Montpetit et de l'université de  Sherbrooke.  
Elle est aussi en vente à la librairie l'Insoumise 2033 rue St-Laurent, Montréal et à Paris à la librairie La Brèche.
Vous pouvez aussi écrire à klasbatalo1917@gmail.com

lundi 4 mars 2013

Se relever pour gagner


Nous avons obtenu le tract ci-dessous d’un sympathisant  du GIO lors de la manifestation étudiante du 26 février à Montréal. Par sa publication sur notre blog, nous voulons montrer notre total accord avec son contenu. Il est publié tel quel.

Les communistes internationalistes Klasbatalo
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Il y à peine plus d’un an, la plus grande grève étudiante de l’histoire du Québec éclate. Cette grève fut aussi le premier mouvement soutenue et massif contre les mesures d’austérité causées par la crise des subprimes de 2008. Cette mobilisation exemplaire au niveau de la combativité de sa base, a créé un crise quasi sans précédent dans l’histoire de la société québécoise. Elle a aussi démontré les limites du mouvement étudiant et celle de tout mouvement isolé ou les illusions réformistes conservent leur emprise sur les militants et militantes.

Cette grève a été une gigantesque école de la lutte des classes pour des milliers de personnes.
En luttant, on a découvert la violence policière, le mépris des institutions bourgeoises, surtout des médias capitalistes, les tribunaux appliquant la « justice » de classe, et l’arrogance des bourgeois eux-mêmes! Certains et certaines d’entre vous se rappellent surement avec quel cynisme, des petits gosses de riches ont imploré l’intervention de la police pour pouvoir aller à « leurs cours »; comment des politiciens et des petits carriéristes ont pris six mois de sacrifices et les ont vendus pour s’acheter une chaise ou poser leur cul au parlement, comment des « chefs » ont joué les stars grâce à nos blessures et à nos nuits sans sommeil. Cette grève nous a appris cela certes, mais elle nous a aussi fait connaître le courage des matins gris sur les lignes de piquetage. Elle nous a aussi révélé toute la force de la foule dans les actions et les manifestations, lorsque nous avons fait comprendre à maintes reprises aux chiens de l’État que, oui, on était capable de se défendre. Nous avons aussi appris à frapper le portefeuille des bourgeois en bloquant ports, banques et ponts. Nous avons appris ce que c’est de s’organiser, de voir la solidarité dans les yeux de centaines de travailleurs et de travailleuses, prendre la rue à nos côtés, casseroles en mains. Certain-ne-s ont même voté le principe d’une grève illégale dite « sociale », pour nous appuyer (ce sont les bureaucrates syndicaux qui les ont empêché). Cela a gonflé nos poitrines de savoir que c’était nous, et pas Léo, ni Martine, ni même Gabriel, qui avions donné courage à ces prolétaires, nos frères et nos sœurs de classe. Nous avons vu ces mêmes travailleurs et ces même travailleuses s’organiser en assemblées autonomes de quartiers, en réseaux et en comités pour nous appuyer. Aussi, nous avons bloqué la hausse libérale, on s’est « calissé » de la loi spéciale, on a bloqué les coupures dans les cegeps et on a gagné une augmentation des prêts et bourses. Nous avons même gagné que lors de cette triste farce qu’est le Sommet, une hausse massive des frais de scolarité soit probablement complètement écartée. On est battu-e-s, on a arraché-e-s chaque gain avec notre courage et nos tripes, on pourrait presque dire qu’on a gagné… Mais.

Malheureusement, la grève a eu une fin peu glorieuse. Bien entendu, la masse étudiante était fatiguée et les militants et les militantes terriblement juridiciarisé-e-s. Cela a contribué à mettre fin à la grève. Pour beaucoup d’éléments radicalisés, la raison de l’échec de la grève, de la menace plus que palpable d’indexation, de l’implantation de l’assurance qualité, de l’absence de perspectives politiques claires à la fin de la lutte est dû à la récupération électorale. La victoire à la « Pyrrhus » ne serait dû qu’à un état-major qui aurait trahi. Certes les coups de poignard des bureaucrates syndicaux, qui ont fait avorté la grève sociale, ou ceux des sociaux-démocrates et des nationalistes de « gauche », qui ont saboté la lutte pur mieux briller aux une, ont tué la grève, mais il y a d’autres raisons. Si nous avons perdu, les seuls coupables c’est nous autres. Si la grève que nous avons tant mobber, organisé et radicalisé s’est réduite en cendre pour servir des basses manœuvres électoralistes, c’est parce qu’on s’y est laissé prendre. Pourquoi le chauvinisme d’Option Nationale et du Parti Québécois et la sociale démocratie de Québec solidaire sont-ils les grands gagnants de la lutte? Tout simplement parce qu’ils et elles se sont organisé-e-s. Nous avons rien eu de mieux à faire que d’accuser les réformistes d’agir en réformistes. Nous sommes tombés dans l’idéalisme, dans la croyance que le mouvement étudiant, interclassiste, idéaliste et libéral était un terrain ou l’on pouvait gagner par notre simple présence. Nous sommes tombés tête première dans la Gueule du loup du « life style » libertaire; préférant l’adrénaline du cassage de vitrines à celui d’un long et patient travail de jonction à la base avec le reste de la classe ouvrière. Nous avons plaidé la diversité des tactiques plutôt que l’unité d’action. Nous avons beaucoup parlé de démocratie « directe » détachée de son contexte sociale, plutôt que de préparer l’affrontement direct avec l’État bourgeois. Nous avons malmené les fédérations étudiantes, plutôt que d’expliquer où menait le concertationnisme. Nous avons critiqué des idées d’oppression, ce qui est souvent nécessaire au cœur de la lutte, mais trop peu à leurs bases matérielles. Nous avons parlé, et nous parlons encore d’éducation « humaniste », « non-marchande », alors que nous savons pertinemment qu’une telle éducation ne serait possible que sous le socialisme.

Arrêtons de nous nourrir de chimères. Nos futur-e-s boss sont dans nos AG, nos futur-e-s députés dans nos comités de mobilisation. Les concierges de nos établissements ont souvent plus de potentiel de lutte que plusieurs des personnes qui sont dans nos classes. Nous avons souvent peur des étudiants et étudiantes en techniques, qui peuvent se montrer frileux face à des revendications qui ne semblent pas les affecter, plutôt que d’essayer de les joindre. Nous avons besoin d’organisation, d’un programme de lutte, d’une discipline. Nous devons nous solidariser beaucoup plus de la clase ouvrière dans ses luttes. Nous devons nous préparer à affronter la classe bourgeoise dans son ensemble, pas juste la « droite », pas juste le PQ. Nous avons amèrement constaté le cul de sac où nous a mené le « parti des urnes et de la rue» qu’est QS. Nous sommes en guerre, il serait temps d’agir en conséquence.

Pour plusieurs camarades, aujourd’hui c’est le début de la lutte contre l’indexation. Nous devons aller plus loin. Aujourd’hui, doit être le début d’un vrai mouvement contre l’austérité. La lutte contre l’odieuse réforme de l’assurance-chômage ainsi que la lutte contre toutes les autres mesures de compression des divers paliers de l’État doivent être menées à bien. D’ailleurs, le Parti Québécois [Note des CI-K] attaquera sûrement les travailleurs et les travailleuses du secteur publique lors des prochaines négociations des conventions collectives. Une opposition de classe doit être construite contre l’austérité capitaliste. Ce ne seront ni les partis réformistes, ni la bureaucratie syndicale, ni la fausse opposition des nationalistes qui pourront le faire. Nous devons nous organiser ensemble, peu importent nos secteurs d’activités, au sein de structures autonomes de la bureaucratie. C’est pourquoi, je fais le choix de joindre une organisation communiste, révolutionnaire et internationaliste. Nous voulons abattre un système qui nous enlève tout, jusqu’à notre futur. Nous savons que ses gestionnaires sont prêts à tout pour le défendre. Le monde ne changera pas avec des consensus préfabriqués et des demi-mesures. Nous avons besoin d’une révolution prolétarienne internationale et pour la mener, nous avons besoin d’un parti de classe.

Un étudiant sympathisant du Groupe internationaliste ouvrier (GIO)

Courriel du GIO: ca@leftcom.org  
  Note des CI-K: Quelques jours à peine après la manifestation, le PQ lançait  un programme d'austérité contre les assistés sociaux.