C’est avec enthousiasme que les communistes internationalistes de Montréal ont accepté l’invitation du comité d’organisation du cercle de lecture. Nous leur avons envoyé le texte ci-dessous à débattre avec d’autres textes lors de la première rencontre, rencontre qui est reportée à septembre. Cette invitation pour nous se situe dans le cadre d’un regroupement des communistes internationalistes non seulement à l’échelle canadienne mais à l’échelle internationale compte tenu de la situation actuelle de crise du capitalisme.
L'unité est-elle possible?
Pour les marxistes il n’y a pas plusieurs unités possibles, il y en a qu’une seule qui est basée sur les principes suivants
Reconnaissance de l'internationalisme
Être internationaliste, un des aspects du communisme, c’est l’abolition des frontières, c’est reconnaître que « les prolétaires n’ont pas de patrie ».
C’est aussi lutter contre tous les mouvements visant à créer de nouveaux pays capitalistes, que ce soit capitaliste privé ou capitaliste d’état comme le Népal ou Cuba.
L’internationalisme ce n’est pas d’appuyer les luttes nationales partout dans le monde parce qu’elles s’opposent à un impérialisme en particulier.
Toutes les idéologies nationalistes, d’«indépendance nationale», de «droit des peuples à disposer d’eux-mêmes», quel que soit leur prétexte, ethnique, historique, religieux, etc., sont une véritable drogue pour les ouvriers. Elles visent à leur faire prendre parti pour une fraction ou une autre de la bourgeoisie, elles les mènent à se dresser les uns contre les autres, cela pouvant aller jusqu’à la guerre.
Reconnaissance de la dictature internationale du prolétariat
L’état bourgeois doit être détruit, il ne peut être réformé. Il doit être remplacé par un état prolétarien basé sur le pouvoir international des conseils ouvriers, regroupant l’ensemble du prolétariat. Le stalinisme russe ou le maoïsme chinois furent des régimes sanglants n’ayant rien à voir avec la dictature du prolétariat, c’étaient des dictatures bourgeoises.
Par contre la révolution d’Octobre 1917 en Russie fut le premier pas d’une authentique révolution communiste mondiale dans une vague révolutionnaire internationale qui mit fin à la guerre impérialiste et se prolongea plusieurs années. L’échec de cette vague révolutionnaire, en particulier en Allemagne en 1919-23, condamna la révolution en Russie à l’isolement et à une rapide dégénérescence. Le stalinisme mis en place dans les années 20 et après ne fut pas le communisme mais un capitalisme d’État centralement planifié comportant la doctrine du « socialisme dans un seul pays » que les marxistes rejettent.
«La révolution russe n'est qu'un détachement de l'armée socialiste mondiale, et le succès et le triomphe de la révolution que nous avons accomplie dépendent de l'action de cette armée. C'est un fait que personne parmi nous n'oublie (...). Le prolétariat russe a conscience de son isolement révolutionnaire, et il voit clairement que sa victoire a pour condition indispensable et prémisse fondamentale, l'intervention unie des ouvriers du monde entier. («Rapport à la Conférence des comités d'usines de la province de Moscou», 23 juillet 1918) Lénine
Rejet de la collaboration de classes
Nous rejetons les tactiques de « front uni », de «fronts populaires » et « anti-fascistes ». Toutes ces tactiques mélangent les intérêts du prolétariat à ceux de fractions de la bourgeoisie quelles qu’elles soient et ne servent finalement qu’à détourner la classe ouvrière de ses objectifs révolutionnaires.
Le parti internationaliste et international à créer
Ce sera une organisation politique révolutionnaire des prolétaires ayant une conscience de classe et leur union dans un parti politique international. Le rôle de ce parti ne sera pas de prendre le pouvoir au nom de la classe ouvrière mais de participer à l’unification de ses luttes ainsi qu’à leurs contrôles par les ouvriers eux-mêmes, et à la diffusion du programme communiste. Seule la classe ouvrière dans sa totalité, à travers ses propres organes autonomes (conseils ouvriers), peut instituer le socialisme. Cette tâche ne peut être délégué, même pas au Parti de classe le plus conscient. Outre l’isolement de la révolution qui est la cause principale de son échec, l’adéquation entre le parti bolchevik et l’État a permis à Staline de contrôler à la fois l’état et le parti.
Voilà nos conditions politiques permettant un travail à long terme entre marxistes.
Salutations internationalistes