mardi 27 novembre 2007

Un accommodement irraisonnable : le capitalisme

Depuis quelques mois, la presse et les médias de la bourgeoisie ont lancé une vaste campagne pour chercher à diviser les ouvriers immigrés, les ouvriers québécois et les ouvriers autochtones. Le prétexte : des accommodements raisonnables pour les communautés juives et musulmanes. Par exemple même si aucune organisation religieuse islamique n’a demandé le port du voile lors du vote, les médias ne cessent d’en parler. Tout ce débat diviseur veut nous faire oublier que le vote est complètement inutile pour les prolétaires quelle soit leur origine. Chez les politiciens, cela a culminé par la création de la commission Bouchard-Taylor qui doit faire le tour du Québec. Tous, bourgeois, petit-bourgeois et ouvriers sont invités comme « citoyens » à donner leur opinion. Cette campagne vise à alimenter les pires idéologies bourgeoises tel le racisme, la xénophobie, le nationalisme, le "chacun pour soi". La classe des capitalistes ne vise qu'un seul but : empêcher le prolétariat d'affirmer sa solidarité et son unité de classe internationales. En tentant de faire croire que les prolétaires québécois auraient quelque chose à sauvegarder, à défendre contre tous les immigrants venus de pays arabes ou d'ailleurs, tout ce battage médiatique s'efforce de leur faire oublier que la situation d'immigrés(voir note) fait partie de l'être-même de la classe ouvrière, de la misère de sa propre condition de classe exploitée.

Nous avons même entendu la « châtelaine », Pauline Marois, nous parler du « Nous identitaire » des nationalistes. Ce « Nous identitaire » , c’est le droit de se faire exploiter par des hommes et femmes d’affaires d’ici. Les élites bourgeoises empêcheront toujours une véritable solidarité ouvrière qui doit dépasser les nationalités. La "croyance" envers l'Etat bourgeois "laïc" comme ultime juge de paix et de cohésion sociales, c’est de la foutaise toute juste bonne pour les syndicats. Car, derrière tout ce débat sur les accommodements raisonnables c’est la défense de la « laïcité » qui est en fait la défense de l'Etat bourgeois et de sa démocratie qui est mise en avant.

Il n'est nullement dans les desseins du gouvernement de réduire l’importance des religions mais il vise au contraire à les renforcer : c'est ainsi que c'est sous la houlette de l'Etat "laïc"que nous verrons fleurir à l’automne 2008 des cours sur toutes les religions dans les écoles. Les religions seront toujours l’opium du peuple.

Face à la misère et à la barbarie de ce monde en pleine putréfaction, il n'y a qu'une seule perspective pour la classe ouvrière : rejeter fermement la logique de la concurrence et du "chacun pour soi" de ses propres exploiteurs. Quelles que soient son origine, sa langue, sa couleur de peau, sa religion, le prolétariat n'a aucun intérêt commun avec le capital national. Ses intérêts, il ne pourra réellement les défendre qu'en développant partout sa solidarité de classe internationale, en refusant de se laisser diviser entre ouvriers immigrés, canadiens, québécois et autochtones.

Seule l'affirmation de ses intérêts communs, dans la lutte, permettra au prolétariat de rassembler toutes ses forces, de s'affirmer comme classe mondiale solidaire et unie, pour abattre le Moloch capitaliste avant qu'il ne détruise toute la planète.

Des communistes internationalistes de Montréal automne 2007

Note : De 1840 à 1930, 900 000 canadiens français émigrent aux USA. Il est effarant de lire le rapport raciste d’un fonctionnaire américain:

« À quelques exceptions près, les canadien-français sont les Chinois des État-Unis. Ils ne portent aucun intérêt à nos institutions civiles et politiques ou à notre système d’éducation. Ils ne viennent pas ici pour s’établir parmi nous, ou pour acquérir le statut de citoyen et donc pour s’intégrer à nous, mais plutôt pour séjourner ici quelques années comme des étrangers... ils sont des ouvriers infatigables et dociles… Gagner autant que possible indifféremment du nombre d’heures de travail, vivre dans le plus grand dénuement afin d’éviter le plus possible la dépense et afin de grossir leurs économies et de les sortir du pays une fois accumulées ; voilà en somme le but des canadiens-français qui habitent nos régions industrielles. »

Massachusetts Report on statistics of labor Boston 13 th 1882

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