Le 6 décembre [2007] au bar petit Medley, l’Alliance des profs de Montréal invitait les enseignantes et les enseignants précaires à prendre deux consommations aux frais de l’Alliance. Cette bande d’hypocrites va payer, bien entendu, avec les cotisations syndicales des précaires.
Je suis toujours étonné de voir à quel niveau de créativité cette organisation de collaboration patronale, le syndicat, en arrive à démobiliser les profs, à leur faire accepter l’inacceptable.
Depuis longtemps les syndicats nous saoûlent de slogans ineptes, mais maintenant l’Alliance va pousser le cynisme jusqu’à saoûler des précaires.
À cent lieues de mobiliser l’ensemble des profs, je dis bien l’ensemble des profs contre la précarité, le syndicat les cantonne dans un comité de précaires. Le syndicat gère même la précarité par la convention collective. Comme je l’écrivais dans la brochure Témoignage d’un ex-syndicaliste en colère :
« … le syndicat et le patron s’entendent aujourd’hui pour créer des conditions d’embauche discriminatoires. Par exemple, présentement il y a des profs permanents, des précaires avec une liste d’ancienneté, des précaires sans liste d’ancienneté, sans compter le nombre d’enseignantes et enseignants libérés pour des activités syndicales. Ce sont des ententes qui se font par l’intermédiaire de la CSQ ou de l’Alliance. »
Et plus loin j’écrivais que les syndicats
« … sont des organismes incapables de freiner la précarisation du travail et la détérioration des conditions de vie qu’entraîne le capitalisme à l’échelle mondiale.»
La « nouvelle » Alliance des dissidents de la CSQ s’avère tout aussi pourrie que la CSQ.
Nous entendrons encore les syndicalistes nous répéter ad nauseam que c’est une question de budget, la disparition de la précarité. C’est aussi leur argument pour refuser de demander des maximums d’élèves par classe (ratios) à l’éducation des adultes. Ces organisations font tout pour saboter le rapport de force vis-à-vis du patronat. Ainsi il nous faudra bien un jour mettre les syndicats dans une bière : leur dernière!
La lutte contre la précarité est légitime, mais est-elle suffisante pour faire reculer les patrons ?
Pour que cette lutte soit efficace, les travailleuses et les travailleurs, précaires ou non, se doivent d'abord d'imposer un rapport de force au patronat ; et, pour cela, il leur est nécessaire de multiplier leurs luttes, de les étendre, au moyen de délégations massives, à d'autres commissions scolaires, à d’autres entreprises et secteurs, et de tout faire pour les unifier.
Entreprendre cela exige que les travailleuses et les travailleurs prennent eux-mêmes en main leurs luttes, à travers des assemblées générales souveraines et des comités de grève élus et révocables à tout instant, et ne s'en remettent plus aux syndicats qui ne sont plus, depuis longtemps, des organismes de défense des intérêts des travailleuses et des travailleurs. Bien au contraire ! C'est le chemin que doit nécessairement prendre le prolétariat pour défendre aujourd'hui efficacement ses intérêts immédiats et repousser les attaques répétées du capital.
Des Communistes Internationalistes, Montréal Décembre 2007
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