jeudi 29 septembre 2011

PRÉVENTION PATRONALE OU LUTTE CONTRE LES COMPRESSIONS D’EMPLOI QUÉBEC

Les compressions d’Emploi Québec ont entraîné une baisse du nombre d’étudiants et d’étudiantes en francisation lors de la rentrée de septembre à la Commission Scolaire de Montréal. Cela a eu pour effet de priver un grand nombre d’adultes d’avoir des cours de français. Cela a aussi causé des coupures de postes d’enseignants et d’enseignantes : 6 postes au centre Lartigue, 2 au centre Saint-Paul et 3 de 10 heures au centre Yves-Thériault.

Au lieu de lutter contre les compressions d’Emploi Québec, l’Alliance reproche à la CSDM de ne pas avoir prévu ces compressions au printemps en ces termes: « Cette situation n’a jamais été portée à la connaissance des représentants de l’Alliance à la Table EDA et nous déplorons ce manque de considération envers les enseignantes et ensei­gnants en francisation. Avec de meilleures prévisions, on aurait pu respecter la priorité d’emploi. » Cette réaction syndicale de l’Alliance des profs par sa vice-présidente Roxanne Messier nous en dit encore plus sur l’inutilité des syndicats.

Premièrement la Table EDA est un lieu de concertation patron-syndicat qui, officiellement, est censé garantir des gains aux profs. La réalité est toute autre. La CSDM a donc oublié la concertation en ne prévenant pas le syndicat. L’Alliance est fâchée de ne pas avoir été prévenue au printemps. Bien oui, prévenu à temps, le syndicat aurait pu prévenir toute forme de contestation des profs garantissant la tranquillité dans les relations de travail. Nous voyons encore une fois le rôle des syndicats : empêcher toute mobilisation et faire accepter des coupures.

Deuxièmement, le syndicat se fout complètement des adultes qui seront privés de cours de francisation, cela ne rentre pas dans son cadre corporatiste de s’occuper seulement de ses affaires c’est-à-dire du carcan conjoint des patrons et du syndicat qui encadre strictement les enseignants et les enseignantes : la convention collective. Pour calmer les profs ou montrer son implication sociale (sic), le syndicat fait signer régulièrement des pétitions inutiles pour montrer qu’il fait quelque chose.

Pour lutter contre ces compressions, les enseignantes et les enseignants doivent élargir leur lutte aux enseignants des autres secteurs et aux adultes privés de ces cours. Pour tous les enseignants et les enseignantes, qu’ils soient du secteur adulte ou non- le seul choix est d’organiser la lutte, à partir de la base, au-delà et contre toute logique syndicale, dans l'unité avec les travailleurs, permanents ou précaires. Seules des assemblées contrôlées entièrement par les travailleurs et les travailleuses peuvent décider pourquoi et comment lutter.

Il est possible de résister à l’offensive croissante des patrons contre nos conditions de vie et de travail en dehors de la logique et des structures syndicales. Ces luttes ne doivent pas être menées par des bureaucrates mais par des travailleurs et des travailleuses, élues et révocables en tout temps, membres de comité de grève ou de mobilisation, et devant rendre des comptes à leurs assemblées.

Les communistes internationalistes Klasbatalo

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