lundi 13 mai 2013

Sur la manifestation du 1er mai 2013


Voir le texte Réponse à l'action des groupes gauchistes que nous avons écrit en 2008 et qui visait à dénoncer une manifestation de type front gauchiste. Nous le reproduisons en 2013 avec ce préambule.
En l’honneur du Premier Mai dernier, la CLAC (Convergence des luttes anticapitalistes) en a appelé à célébrer la journée internationale des travailleurs et travailleuses devant un des cénacles de la bourgeoisie, le Club 357C. Rappelons que ce repère d’exploiteurs est perdu en plein quartier du tourisme et de la bourgeoisie – rue de la commune dans le Vieux-port de Montréal – bien loin des quartiers prolétaires comme Hochelaga-Maisonneuve ou Pointe-Saint-Charles, et qu’il représente une véritable souricière pour des militants sincères, sans véritable possibilité de fuite ou marge de manoeuvre.
Notons également qu’il est facile de constater que, depuis quelques années, la police montréalaise expérimente les arrestations de masse, particulièrement celles qui sont organisées par les groupes gauchistes plus radicaux comme le COBP ou la CLAC. Des policiers provenant d’un peu partout dans le monde se déplacent même ici pour venir étudier les tactiques policières de la police montréalaise.
Aussi, c’est avec cet appel dans Coup de Bélier, journal de la CLAC, que les organisateurs de l’évènement ont envoyé des manifestants se faire arrêter, de façon consciente pour certains mais inconsciente pour la plupart :
« Lorsqu'on se tanne, qu'on sort dans la rue, qu'on fait du bruit et qu'on brasse un peu la cage, écoeuréEs de se faire niaiser, de l'austérité, de l'iniquité, de la violence du système et de l'impunité, les crosseurs en haut de la pyramide libèrent leurs chiens de garde pour nous tabasser, nous faire taire et nous criminaliser. Mais nous ne nous tairons pas !
Le 1er mai prochain, lorsque la police déploiera toutes ses forces autour du Club 357C pour épargner les crosseurs de la juste colère des travailleurs et travailleuses, des étudiants et étudiantes, des précaires, des pauvres et des écoeuréEs du système capitaliste, lorsqu'elle sortira son arsenal et fera valoir ses règlement iniques pour étouffer la contestation et nier le droit fondamental de manifester, il sera plus clair que jamais qui elle sert et qui elle sert à réprimer.
Le 1er mai prochain, ne laissons pas les capitalistes et leur milice nous intimider et nous diviser. Soyons solidaires, soyons uniEs et soyons enragéEs ! »
Un véritable appel à une arrestation de masse ! Résultat : 447 arrestations. Maintenant, pour des militants sincères, pour certains peut-être naïfs ou sans expérience, un casier judiciaire, des contraventions salées, et des procès s’étalant sur plusieurs mois. Un beau profilage politique de militants que la CLAC a offert aux policiers sur un plateau d’argent ! Cet aventurisme politique n’a servi à rien d’autre qu’à renflouer les coffres de l’État et faciliter à l’avenir encore plus le travail des agences d’espionnage de type GAMMA en ayant à l’œil les activistes plus radicaux.
Klasbatalo avait donc décidé d’aller distribuer des tracts à la sortie du métro mais en restant bien loin de la manifestation, car nous connaissons trop bien les limites de ce genre d’action. L’insurrection révolutionnaire ne sera pas le simple produit d’une avant-garde militante mais bien le produit d’un prolétariat mobilisé en masse. Le rôle des révolutionnaires est donc de travailler à transformer la conscience des luttes économiques, au sein du prolétariat, pour les faire éclore sur le terrain des luttes politiques en intervenant au sein de chaque lutte pour y insuffler le programme prolétarien, c’est-à-dire le communisme. Pour se faire, il faut commencer à nous regrouper autour d’un parti de classe international et internationaliste, en complète autonomie des institutions de la bourgeoisie.
Solidarité avec tous les arrêtés !
Les communistes internationalistes - Klasbatalo

1 commentaire:

  1. Fraction de la Gauche Communiste Internationale22 mai 2013 à 08:00

    Nous avons reçu le commentaire ci-dessous de la Fraction de la Gauche Communiste Internationale. Les CIK

    L'introduction de ce tract nous a posé un problème, un sentiment plus qu'une argumentation. Elle ne pose pas le problème, la provocation et les manoeuvres CLAC-police, comme une question de classe. Il ne s'agit pas de s'adresser aux « arrêtés » potentiels mais aux ouvriers – y compris « étudiants » – pour leur montrer le piège de ce type de provocation et qu'ils se dégagent de toute influence ou sympathie vis-à-vis du CLAC. Pour cela, il faut dénoncer le caractère de collaboration « objective » entre l'Etat et sa police et le CLAC et les groupes gauchistes. Dans ce type de manifestation, les ouvriers qui y participent sont inévitablement pris dans un piège non seulement parce qu'ils vont être arrêtés et fichés par la police, voire condamnés, mais surtout dans un piège politique et idéologique qui les éloignent du terrain de la classe ouvrière. Pour cela, il faut démontrer le piège en soulignant le caractère de classe – en l'occurrence bourgeois – du CLAC.

    Bref, sauf à n'avoir pas bien compris le sens de cette intervention, elle nous semble qu'elle fait fausse route et ne répond pas au problème et au piège qui est tendu ici à la classe ouvrière et à certaines de ses minorités potentiellement plus combatives.
    Fraternellement,

    RépondreSupprimer