mardi 22 novembre 2011
Appel aux révolutionnaires ou Appel à la gauche bourgeoise?
mercredi 9 novembre 2011
Pour en finir avec le réformisme étudiant !
La crise économique fait ses ravages aux quatre coins de la planète. La bourgeoisie mondiale tente évidemment d’instaurer des plans d’austérité afin de tenter de rétablir ses taux de profits et ainsi réactiver l’accumulation du capital. Ces plans crasseux sont voués à l’échec tellement le capitalisme est aujourd’hui en complète décrépitude. Mais la bourgeoisie reste toujours maîtresse absolue de la société, tant au niveau social que politique, et se débat violemment pour maintenir sa domination. Les plans d’austérité, souvent dernier souffle de la bourgeoisie, créent un processus intense de paupérisation chez de nombreuses couches sociales. Le prolétariat voit ses conditions de travail et de vie se dégrader et ses salaires stagnés, sinon diminués. La petite-bourgeoisie est flouée et les couches moyennes se voient nettement se prolétariser. C’est cet effet de paupérisation au niveau international qui est à la base des divers mouvements des indignés de la Tunisie à l’Espagne en passant par Montréal. Cependant, dans les divers mouvements des indignées, ce sont les couches moyennes et la petite-bourgeoisie qui mènent le bal politiquement, ce qui explique leurs revendications illusoires : la gauche caviar nous ressasse invariablement son « capitalisme à visage humain », comme si le problème n’était que la « finance amorale » et non pas le capitalisme comme tel.
Les étudiants sont aussi du lot des victimes des plans d’austérité capitaliste. En effet, avec la hausse des frais de scolarité, nos conditions de vie vont se dégrader. Nous aurons davantage la nécessité de nous trouver des jobs à temps partiel pour un salaire ridicule. Bref, les étudiants venant des milieux modestes seront, et c’est déjà largement le cas, de plus en plus des prolétaires à temps partiel! La lutte pour la gratuité scolaire est légitime aux premiers abords. Nous devons cependant dépasser cette seule revendication qui vise en réalité la mobilité sociale et diriger notre lutte contre la société de classe, le capitalisme. Nos syndicats, que ce soit l’ASSÉ ou la FECQ/FEUQ, veulent nous entraîner dans une lutte illusoire, soit pour la gratuité scolaire, soit pour un autre gel des frais de scolarité. Cette lutte est vaine, une voie de garage, puisqu’elle n’est pas une lutte dirigée contre le capital, mais une lutte pour une autre forme de capitalisme, un « capitalisme à visage humain » et une « éducation humaniste » réactionnaire. Que l’éducation soit gratuite et publique ou privée et chère, le capitalisme, lui, est toujours débout. On essaie de vous faire croire que la hausse entraînera une commercialisation de l‘université la rendant dépendant du capital. Mais, l’université est déjà bourgeoise et a déjà comme fonction la reproduction des classes sociales. En effet, l’université n’est en rien indépendante du capital, elle fut historiquement constituée et financée par l’État bourgeois pour le maintien de sa domination tant au niveau technique qu’intellectuel.
Il faut dès maintenant rompre avec les attitudes corporatistes et carriéristes du mouvement étudiant officiel. Notre prolétarisation nous oblige à faire de l’agitation autant à l’université que sur nos lieux de travail. Il faut se regrouper contre et en dehors des syndicats et toujours élargir les luttes dans nos écoles et lieux de travail. Une perspective d’union étudiants-ouvriers, perspective qui avait si bien réussi lors de Mai 68, est aujourd’hui tout à fait plausible et souhaitable en autant que nous laissons de côté leurs revendications syndicales et corporatistes (gratuité, gel) pour faire nôtre les revendications historiques du prolétariat qui commencent à peine à surgir : la destruction du capitalisme pour sauver l'humanité et édifier une nouvelle société sans classe, sans État et sans frontière, donc sans exploitation et sans guerre.
Au slogan gauche caviar « Pour une éducation gratuite, publique et accessible » opposons notre propre slogan révolutionnaire : « Contre l’aliénation de la transmission de connaissances par le capital, pour la révolution communiste internationale » !
Les communistes Internationalistes – Klasbatalo Le 9/11/2011
jeudi 29 septembre 2011
PRÉVENTION PATRONALE OU LUTTE CONTRE LES COMPRESSIONS D’EMPLOI QUÉBEC
Les compressions d’Emploi Québec ont entraîné une baisse du nombre d’étudiants et d’étudiantes en francisation lors de la rentrée de septembre à la Commission Scolaire de Montréal. Cela a eu pour effet de priver un grand nombre d’adultes d’avoir des cours de français. Cela a aussi causé des coupures de postes d’enseignants et d’enseignantes : 6 postes au centre Lartigue, 2 au centre Saint-Paul et 3 de 10 heures au centre Yves-Thériault.
Au lieu de lutter contre les compressions d’Emploi Québec, l’Alliance reproche à la CSDM de ne pas avoir prévu ces compressions au printemps en ces termes: « Cette situation n’a jamais été portée à la connaissance des représentants de l’Alliance à la Table EDA et nous déplorons ce manque de considération envers les enseignantes et enseignants en francisation. Avec de meilleures prévisions, on aurait pu respecter la priorité d’emploi. » Cette réaction syndicale de l’Alliance des profs par sa vice-présidente Roxanne Messier nous en dit encore plus sur l’inutilité des syndicats.
Premièrement la Table EDA est un lieu de concertation patron-syndicat qui, officiellement, est censé garantir des gains aux profs. La réalité est toute autre. La CSDM a donc oublié la concertation en ne prévenant pas le syndicat. L’Alliance est fâchée de ne pas avoir été prévenue au printemps. Bien oui, prévenu à temps, le syndicat aurait pu prévenir toute forme de contestation des profs garantissant la tranquillité dans les relations de travail. Nous voyons encore une fois le rôle des syndicats : empêcher toute mobilisation et faire accepter des coupures.
Deuxièmement, le syndicat se fout complètement des adultes qui seront privés de cours de francisation, cela ne rentre pas dans son cadre corporatiste de s’occuper seulement de ses affaires c’est-à-dire du carcan conjoint des patrons et du syndicat qui encadre strictement les enseignants et les enseignantes : la convention collective. Pour calmer les profs ou montrer son implication sociale (sic), le syndicat fait signer régulièrement des pétitions inutiles pour montrer qu’il fait quelque chose.
Pour lutter contre ces compressions, les enseignantes et les enseignants doivent élargir leur lutte aux enseignants des autres secteurs et aux adultes privés de ces cours. Pour tous les enseignants et les enseignantes, qu’ils soient du secteur adulte ou non- le seul choix est d’organiser la lutte, à partir de la base, au-delà et contre toute logique syndicale, dans l'unité avec les travailleurs, permanents ou précaires. Seules des assemblées contrôlées entièrement par les travailleurs et les travailleuses peuvent décider pourquoi et comment lutter.
Il est possible de résister à l’offensive croissante des patrons contre nos conditions de vie et de travail en dehors de la logique et des structures syndicales. Ces luttes ne doivent pas être menées par des bureaucrates mais par des travailleurs et des travailleuses, élues et révocables en tout temps, membres de comité de grève ou de mobilisation, et devant rendre des comptes à leurs assemblées.
Les communistes internationalistes Klasbatalo
jeudi 22 septembre 2011
Résolution honteuse du CCI contre la Gauche communiste Dans le secret, le CCI actuel se trahit et trahit la classe ouvrière
La publication de cette article est le fait d'un seul membre des CIK et n'engage pas du tout les autres camarades des CIK.
Nous publions cet article du bulletin #6 de la Fraction de la Gauche Communiste Internationale avec lequel nous sommes d’accord parce qu’il faut à présent non seulement défendre les organisations de la GC mais en plus faire un travail pour les redresser (s'il y a lieu de le faire) et également de tenter un regroupement.
Les Communistes Internationalistes Klasbatalo
Résolution honteuse du CCI contre la Gauche communiste
Dans le secret, le CCI actuel se trahit et trahit la classe ouvrière
Voici ce que le CCI a voté lors de son 16ème congrès international en 2005 :
« Tous les groupes du milieu politique prolétarien, sauf le CCI, sont traversés par la plus dangereuse crise depuis l’après-guerre … l’incapacité des groupes du milieu, à part le CCI, à être à la hauteur du défi de la nouvelle période historique » ; « Outre le BIPR, les autres groupes du milieu prolétarien ne sont plus capables de contribuer positivement au futur parti de classe, la priorité de notre intervention n’est plus de les aider à y contribuer… » ; « Il faut être conséquent : si on dit que les groupes du milieu politique prolétarien ont une attitude destructrice, il faut les discréditer politiquement » ; « Il faut que l’organisation soit la plus claire et homogène sur le but de notre politique vis-à-vis du BIPR : ce qui importe est de discréditer le BIPR … qu’il disparaisse sur le plan politique. Si cette politique aboutit à sa disparition physique, c’est tant mieux » ; « il faut utiliser les difficultés du forum du BIPR pour le discréditer » ; « …le CCI est la seule organisation existante capable de répondre aux besoins de l’avant-garde révolutionnaire » ; « seul le CCI aujourd’hui pose les fondations pour le futur parti que la classe devra faire surgir » ; « Puisque le CCI est aujourd’hui le seul groupe historique de la Gauche communiste capable de contribuer au futur parti mondial, le travail actuel de regroupement des forces révolutionnaires est d’abord et avant tout celui du renforcement politique, géographique et numérique du CCI » ; « …une organisation représentant la conscience historique, la méthode marxiste et l’approche organisationnelle qu’aujourd’hui seul le CCI peut offrir » ; « …si on dit que le milieu politique prolétarien a une attitude destructrice vers les nouveaux éléments, notre attitude doit être différente, il faut les mettre hors d’état de nuire… ».
1- C'est totalement par hasard que le petit bout de cette résolution prise par le CCI actuel nous est récemment tombé dessus, ou plutôt nous est tombé sur la tête. En effet et contrairement aux principes et méthodes que cette organisation a toujours défendus depuis sa fondation, c'est une résolution qui a, jusqu'à maintenant, sciemment été tenue secrète. Que ce soit par honte ou par "tactique opportuniste", le fait que cette résolution n'ait pas été rendue publique ne change rien au caractère haïssable de son contenu. Même si cette résolution parle d'elle-même, nous pensons nécessaire d'en souligner les principaux aspects afin "de rendre la honte plus honteuse".
2- Que nous dit cet infâme texte ?
a) que le MPP [Milieu Politique Prolétarien]est en plein effondrement, qu'il n'a plus de raison d'être, parce tous les groupes qui le composent, sauf le CCI d'aujourd'hui (bien sûr !), ne sont pas "à la hauteur" de leurs responsabilités vis-à-vis de la classe ;
b) que ledit CCI, contrairement à ce qu'il a toujours affirmé et fait dans le passé, n'a plus l'intention "de les aider" ;
c) ne trouvant pas cela suffisant, et parce qu'il juge tous ces groupes "destructeurs", il se propose même de "les discréditer politiquement", de "les mettre hors d'état de nuire" ;
[Ainsi le CCI, tournant le dos à ses propres fondements politiques, décide, à la place de l'Histoire (la guerre et la révolution pouvant, seules, trancher sur la question) et selon son bon vouloir, que des organisations politiques d'avant-garde - que la classe a mis tant d'années et d'effort à créer et à développer - méritent de disparaître.] ;
d) et, dans le cadre de cette charge digne de la bourgeoisie, ce CCI en toc accorde une place particulière et privilégiée au BIPR (la TCI actuelle) ; non seulement il souhaite (et s'engage concrètement pour) "qu'il disparaisse sur le plan politique" mais le clame et s'en félicite sans vergogne : "Si cette politique aboutit à sa disparition physique, c'est tant mieux !"
e) Dans sa folle logique, le CCI ne peut être que le seul rescapé de la prétendue "déroute générale" et même la seule organisation "capable de contribuer au futur parti mondial" ; la politique de regroupement qui a toujours été au cœur de l'existence du vrai CCI s'est lamentablement réduite au simple "renforcement politique, géographique et numérique du CCI"
Affaiblir gravement la classe révolutionnaire et la soumettre politiquement et physiquement, est forcément, surtout dans la période que nous vivons, un objectif impératif de la bourgeoisie. Dans le CCI d'aujourd'hui et dans sa politique exprimée par cette résolution, la classe dominante a trouvé "son cheval de Troie" vis-à-vis de l'avant-garde politique de la classe. Ce CCI-là s'est clairement engagé dans une politique de destruction du Camp prolétarien :
- de façon directe, en s'attaquant aux groupes qui le composent, surtout les plus sérieux, ceux de la Gauche communiste ;
- de façon indirecte, en brouillant et en déformant son image (Cf. ses nombreuses tentatives faites, ses dernières années, pour introduire des organisations anarchistes en son sein).
3- La "politique de regroupement" du vrai CCI
Depuis sa fondation et quelle qu'ait été la situation générale et l'état des organisations du Camp prolétarien, le CCI a toujours, sans défaillir, mis au cœur de son activité une politique de regroupement obstinée. Les multiples résolutions de Congrès, les nombreux "appels" faits aux autres groupes, sans oublier les correspondances internationales n'ont cessé de mettre en avant, de manière quasi-obsessionnelle, cette politique. En ne prenant que quelques exemples ici ou là, on est interpellé par la démarche, le contenu et l'état d'esprit de cette politique qui, à l'évidence, est totalement opposée à celle mise en avant aujourd'hui. Elle pouvait se définir en ces termes clairs :
"Il s'agit d'établir une coopération consciente entre toutes les organisations, non pas pour réaliser des regroupements hâtifs, artificiels, mais pour engendrer une volonté et une démarche qui donnent toute son importance à un travail systématique de débats, de confrontations fraternelles entre forces politiques prolétariennes." (Adresse aux groupes politiques prolétariens, Revue internationale 35, 1983).
Contrairement à ce qui prévaut actuellement, la place des "anciens" groupes y est centrale, tant pour le renforcement de leurs liens : "… vis-à-vis des "anciens" groupes, (...) la priorité doit être donnée à un resserrement des rapports avec l'autre pôle de référence historique du milieu : le courant du BIPR (poursuite et amélioration de la qualité du débat public et international, présence à leurs réunions publiques, propositions de réunions publiques communes, contacts directs aussi fréquents que possible)" (Résolution sur le Milieu Politique Prolétarien, Revue internationale 51, 1987), que pour servir de références et de tremplins pour les "nouveaux", ceux que le prolétariat fait surgir de nos jours : "Une nouvelle génération révolutionnaire ne vient pas par la voie de la génération spontanée, mais se hisse, en continuation, sur les épaules des générations révolutionnaires antérieures du prolétariat." (Correspondance internationale - Argentine –, Revue Internationale 49, 1987).
C'est bel et bien à une trahison fondamentale qu'on a affaire.
Parce qu'une telle politique ne peut mener qu'à la mort, pour le prolétariat, de l'organisation qui la prône, il est également de la responsabilité des militants sincères qui se trouvent au sein du CCI actuel – malgré les défections de ces dernières années, nous savons qu'il en reste encore - de s'élever contre elle. Militants du CCI , où vous situez-vous ? Combien de temps encore allez-vous accepter de vous asseoir, « fraternellement », à la même table que l'anarchisme et de participer en même temps à la politique de destruction des autres groupes de la Gauche communiste ?
Parce que ce sont les intérêts historiques de notre classe qui sont en jeu, il y a aussi nécessité pour toutes les organisations de mener un combat ouvert contre cette politique ; militants et organisations de cette Gauche, quels que soient vos désaccords avec les positions du CCI d'origine, quelles que soient vos considérations sur l'actuel CCI, vous ne pouvez laisser, s'instaurer une telle politique sans réagir, sans élever votre voix contre elle, sans la dénoncer énergiquement. Ce n'est qu'ainsi que vous et nous pourrons encore sauver ce qui peut l'être - ne serait-ce que quelques forces militantes - de l'organisation qui s'appelle encore "CCI" et du courant politique qu'elle incarne de moins en moins et que, pour notre part, nous continuons à représenter fièrement et à défendre.
La Fraction de la Gauche communiste internationale, août 2011.
Dans un autre article La crise économique, la marche à la guerre et la lutte des classes s'accélèrent, la FGCI a ajouté la note de bas de page suivante.
Depuis lors [2005]la politique liquidationniste du CCI actuel a fait des émules. Déjà en 2009, le groupe Perspective internationaliste avait lancé un Appel à un milieu "pro-révolutionnaire" sur la base d'un rejet identique des groupes communistes. Maintenant, les cercles ayant démissionné dernièrement de la TCI, l'Istituto Damen, et du CCI, Controverses, vont plus loin encore que PI et rejoignent la politique de liquidation du CCI actuel en décrétant la "faillite de la Gauche communiste" et appelant à la disparition-dissolution de ses principales organisations... TCI et CCI. Pour cette dernière organisation malheureusement, le processus est bien engagé si l'on en croit le bilan que cette organisation présente de son 19ème congrès international – nous comptons y revenir dans notre prochain numéro. Pour la TCI, nous ferons tout ce que nous pourrons pour lutter à ses côtés pour le regroupement et la constitution d'un véritable parti communiste mondial contre la "liquidation".